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7 May 2019


Peut-on avoir marqué de son empreinte le football français sans avoir été sélectionné en équipe de France ? La réponse est oui si on évoque la carrière de Pascal Olmeta, gardien charismatique et fantasque. Retour sur la carrière de ce gardien emblématique qui aura inspiré des générations de portiers.

Le jeune Pascal débute le football sur sa Corse natale avant de rejoindre l’INF Vichy où il y fait sa formation. Il découvre le monde professionnel sous les couleurs du SC Bastia en 1981. Il disputera 48 rencontres sous le maillot bastiais avant de rejoindre le Sporting Club Toulon en 1984.

Dès le début de sa carrière, les observateurs découvrent un gardien au caractère bien trempé. En 1983, dans le tunnel de Furiani il s’invective avec le capitaine de l’AS Nancy après que ce dernier lui ai craché dessus lors du match aller. Outre son caractère, c’est le talent et le style de Pascal Olmeta qui suscitent la convoitise d’autres équipes de première division, lui qui est désigné révélation française en 1983 par France Football. En 1984, il rejoint le Sporting Club Toulon en compagnie de joueurs expérimentés comme Rolland Courbis ou Albert Emon. Il dispute 78 matchs avec le club de la Rade avant de signer au Matra Racing, club parisien aux ambitions folles. Pascal Olmeta y côtoie les stars du football français comme Maxime Bossis ou Enzo Francescoli. Malheureusement, les joueurs n’arrivent pas à constituer un véritable collectif et après 4 saisons, Olmeta quitte le nouveau club parisien.

En quête d’un nouveau projet, le gardien corse rebondit à l’Olympique de Marseille en 1990. Il y deviendra la coqueluche des supporters en enchaînant les bonnes performances. Pourtant, à son arrivée Olmeta n’est pas le bienvenue auprès des Marseillais. En effet, lors de la saison 1990-1991, Franz Beckenbauer, entraîneur de l’OM, décide de titulariser Gaëtan Huard, de retour de blessure, aux dépends de Pascal Olmeta. Bernard Tapie intervient alors pour rétablir Pascal Olmeta dans les cages olympiennes. Cet épisode provoquera d’ailleurs le départ de l’entraîneur allemand en janvier 1991, remplacé par Raymond Goethals. Alors gardien numéro 1, Pascal remporte avec ses coéquipiers le titre de champion de France, mais s’incline en finale de la Coupe de France 1991 face à l’AS Monaco. Artisan du bon parcours européen de l’OM cette même saison, Olmeta ne peut empêcher la défaite en finale de la Coupe des Clubs champions face à l’Étoile Rouge de Belgrade. À l’automne 1992, Pascal Olmeta se blesse, perdant sa place au profit d’un certain Fabien Barthez, et c’est sur le banc du stade de Munich qu’il assiste au sacre européen de l’OM face au grand Milan AC le 26 mai 1993.

Après la victoire en Coupe des Clubs Champions, Olmeta décide de quitter l’OM afin de gagner du temps de jeu. Il signe alors à l’Olympique Lyonnais afin d’apporter son expérience à un club en plein développement. Pendant trois saisons il émerveilla les supporters lyonnais par ses arrêts et ses chevauchées balle au pied. Il hérite même du brassard de capitaine du club lyonnais. En décembre 1996, lors d’un entraînement, il asséne un coup de poing à Jean-Luc Sassus, l’un de ses coéquipiers. Jean-Michel Aulas prend alors la décision de licencier son capitaine.

Direction la Catalogne et l’Espanyol Barcelone où il ne joue pas. Une brève expérience à l’étranger avant de retrouver la Corse en 1997 dans les buts du Gazélec d’Ajaccio, alors en troisième division. Il renoue avec le terrain en contribuant aux bons résultats des Ajacciens qui parviennent à obtenir leur montée sportivement en D2. Malheureusement, la présence de l’AC Ajaccio en D2 empêche le Gazélec de monter. Il décide alors d’enlever les gants en 1999.

Exit le foot à 11, mais Éric Cantona l’appelle pour participer à la Coupe du Monde de Beach-Soccer au Brésil en 2001 avec l’équipe de France. Les Bleus s’inclinent en finale face au Portugal.

Un gardien spectaculaire

On décrit souvent Pascal Olmeta comme un gardien fantasque avec ses tenues extravagantes. Le gardien corse n’a pas la même analyse : « En réalité, j’avais seulement 25 ans d’avance. Aujourd’hui, les gardiens comme les autres joueurs ont ainsi des chaussures de couleur et nul n’y trouve à redire. Quand un gardien choisit un maillot de couleur vive, plutôt que sombre, c’est tout sauf anodin. C’est destiné à gêner l’attaquant, à capter son attention et à réduire sa vitesse d’exécution lors d’un duel. »

Outre ses maillots, ses sorties à 40 mètres des buts ont sûrement inspirées un Manuel Neuer. Les vidéos de ces chevauchées balle au pied font le buzz sur les réseaux sociaux. L’une des plus mythiques a lieu à Old Trafford face à Manchester United.

Lors du jubilé d’Eric Cantona à Old Trafford, il élimine plusieurs joueurs mancuniens avant d’échouer au point de corner adverse. Devant le regard amusé de Sir Alex Ferguson, Pascal Olmeta sprinte pour retrouver ses cages. Durant sa traversée du Théâtre des rêves, il reçoit une ovation des supporters de Manchester United tous amusés par la chevauchée du gardien corse. Pascal Olmeta raconte qu’après cette rencontre, il se lia d’amitié avec Sir Alex Ferguson.

Sa surface de réparation, c’est là où il se faisait respecter. Par son charisme, il intimidait les joueurs adverses et se faisait respecter par ses coéquipiers. Son attitude correspondait à la vision qu’il a sur le poste de gardien de but. « Je l’ai toujours dit et je persiste et je signe. Être gardien, c’est un combat permanent. Quand tu es face à un attaquant, tu n’as pas à calculer. En une fraction de seconde, tu dois prendre la bonne décision. Si tu réfléchis, tu es mort et derrière c’est but. Je dis souvent à Lisandru, mon fils de 12 ans qui est gardien au Gazélec d’Ajaccio : “quand tu sors au-devant d’un joueur, n’y va pas pour faire mal, mais pas plus pour te faire mal. A partir de là, tu ne blesseras personne. Mais dans les 18 mètres, tu es le patron. Personne ne doit t’impressionner” ».

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Olmeta sous le maillot marseillais (Eurosport.fr)

Comment Olmeta définirait le poste de gardien de but ? Pour l’ancien gardien corse, « Personne ne peut évoquer ce poste sans y avoir joué. Un gardien est un homme à part, un solitaire. Il défend les couleurs d’un club dont il ne porte pas le maillot. On cultive notre différence. On la revendique même. On y puise notre force. On ne demande pas à être compris. On doit juste nous laisser travailler, car on bosse deux fois plus qu’un joueur de champ. On est des durs au mal. Combien de fois, il m’est arrivé de débuter ou de continuer un match avec un doigt tordu ou cassé. Plus généralement, le goal est un méticuleux ne laissant rien au hasard, du choix des gants jusqu’à celui de sa tenue. »

Après sa carrière, Pascal Olmeta attire les caméras de télévision. En 2004, il remporte l’émission de télé-réalité la Ferme des célébrités. Le gardien corse s’implique également dans des œuvres caritatives en organisant des matchs exceptionnels pour son association Un Sourire un Espoir pour la vie, avec laquelle Pascal Olmeta aide les familles des enfants malades et réalise les rêves des enfants.

Si vous voulez en savoir plus sur son association, vous pouvez consulter le site officiel de l’association : http://www.assopascalolmeta.com .

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Photo de couverture: alta-frequenzia.corsica

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