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10 December 2022


France – Angleterre est toujours un match à la saveur particulière. Quel que soit l’enjeu ou le jeu, affronter nos voisins d’Outre-Manche a toujours quelque chose de spécial, comme s’il s’agissait de régler de vieux comptes datant de la Guerre de 100 ans. Alors, à l’heure de rencontrer nos voisins en quart de finale de la Coupe du Monde, on ne peut que se réjouir de ce choc annoncé. Hugo Lloris, qui évolue dans le championnat anglais tout au long de l’année, ne sera donc pas dépaysé, lui pour qui ce match s’annonce tout simplement historique : rien qu’en se présentant sur le terrain au coup d’envoi, Captain Hugo deviendra, à 35 ans, le seul et unique recordman du nombre de sélections en équipe de France : 143.

UNE HISTOIRE D’AMOUR QUI AURAIT PU TOURNER COURT

Nous sommes le 20 août 2008 lorsque le nom d’Hugo Lloris apparaît pour la première fois dans la liste des joueurs convoqués en équipe de France. Le sélectionneur de l’époque, Raymond Domenech, fait alors de lui son numéro 2 derrière Steve Mandanda pour ce match amical en Suède qui se soldera finalement par une défaite 3 buts à 2. Âgé de 22 ans, le niçois de naissance découvre le niveau international, apprend depuis le banc lors des matchs comptant pour les éliminatoires de la Coupe du Monde 2010. Appelé chez les Espoirs le temps d’un match en Allemagne (défaite 1-0), Lloris marque des points et fête, un mois plus tard, sa toute première titularisation dans les buts de l’équipe de France, en amical, face à l’Uruguay, le 19 novembre 2008. Score final 0-0, le premier de ses 62 clean sheet en Bleus, et les prémices d’une longue et belle histoire d’amour entre Lloris et le maillot frappé du coq.

S’il cède à nouveau sa place à Steve Mandanda pour défendre les filets de la Nation lors des 4 rencontres suivantes, il enfile le costume de numéro 1 en juin 2009 face à la Turquie, quelques jours après une défaite à domicile en amical face au Nigéria (0-1). Cette fois le score est inversé et ce sont les Français qui s’imposent sur le plus petit des scores, Lloris gardant sa cage inviolée pour la deuxième fois en autant de rencontres internationales. Il signera même un troisième clean sheet dans la foulée (1-0) mais face aux Iles Féroé, on était en droit de l’espérer même si, tant dans le football qu’au pays des portiers, chacun sait qu’aucun pari n’est 100% garanti.

C’est finalement lors de sa 4e sélection que le portier français sera contraint de s’incliner, Julien Escudé marquant contre son camp en faveur de la Roumanie, mais la première défaite de notre portier national sous le maillot Bleu attendra, Thierry Henry remettant les deux équipes à égalité. Quatre jours plus tard, Lloris ne joue que 9 minutes face à la Serbie. Coupable d’une faute dans sa surface, il reçoit le seul carton rouge de sa carrière en Bleus et aura, ce jour-là, passé plus de temps à s’échauffer qu’à s’exprimer sur le pré. De retour face à l’Autriche après avoir purgé sa suspension, il s’incline face à Marc Janko, premier adversaire à tromper sa vigilance mais la France s’impose 3 buts à 1. Un mois plus tard, les Bleus se qualifient pour le Mondial 2010 en éliminant l’Irlande du Nord en barrages après un scénario peu glorieux dont tous se souviennent (1-0 ; 1-1 ap). Un an chez les Bleus, 8 sélections, de belles prestations et toujours pas la moindre défaite à signaler, la France semble avoir trouvé en Hugo Lloris un portier de qualité pour de nombreuses années.

Malheureusement, l’année 2010 ne sera pas celle de la consécration pour le portier français, bien au contraire. En mars, il connait sa première défaite en match international face à l’Espagne (2-0), puis dans le cadre de la préparation à la Coupe du Monde, il cède sa place à Mandanda le temps d’un match face au Costa Rica (victoire 2-1) puis la reprend pour les deux derniers matchs pré-mondial, matchs dont les résultats ne sont pas ceux escomptés (1-1 face à la Tunisie, défaite 1-0 face à la Chine). Cela ne remet pour autant pas en cause son statut de numéro 1 de l’équipe de France et Lloris s’envole logiquement pour l’Afrique du Sud. La compétition est un fiasco pour les Bleus et son portier, comme les autres, ne descend pas du bus. Comme les autres, il montera par contre sans difficulté dans l’avion après la piteuse mais méritée élimination de l’équipe de France, pourtant vice-championne du monde en titre. Un acte de rébellion qui aurait comme pour d’autres pu lui coûter le reste de sa carrière internationale mais Laurent Blanc, nouveau sélectionneur national, lui redonne sa chance après un match de suspension fédérale.

Conscient d’être passé tout près du couperet à 24 ans et 14 sélections sur le pré, Hugo Lloris, repenti, jure qu’on ne l’y reprendra plus : “On réfléchit, on comprend que c’était une énorme erreur et que la première chose à faire est de présenter des excuses. Evidemment que c’était complètement stupide ! Des sanctions sont tombées, déjà. Je ne parle même pas de l’argent, parce qu’on ne vient pas en équipe de France pour ça. Mais c’était ma première Coupe du monde, et on n’a pas pris de plaisir ensemble. Je vous assure que par rapport aux rêves qu’on fait tous depuis longtemps, c’est une vraie sanction. Il y a de belles générations, riches en potentiel, il y a un nouveau sélectionneur, il faut partir sur de bonnes bases, la simplicité, le respect de soi et de ses coéquipiers, jouer les uns pour les autres.”

DE LA REDEMPTION AU NIRVANA

Le retour aux affaires n’est pas des plus aisés avec une défaite 1-0 concédée à domicile face à la Biélorussie, mais les Bleus redessinent leurs horizons et Lloris ne connaîtra plus la défaite pendant presque deux ans, soit 21 matchs en sélection, brigant au passage le brassard de capitaine pour la première fois le 17 novembre 2010 face aux Anglais, dans l’antre de Wembley. Un premier capitanat qui en appelera bien d’autres, Lloris devenant capitaine de l’équipe de France à plein temps à partir du 6 septembre 2011 et un 0-0 en Roumanie. Onze ans plus tard, face au Three Lions de Pickford, Lloris aborera donc fièrement pour la 119e fois le brassard chez les Bleus. 

Dans l’intervalle, Captain Hugo mènera les Bleus en quart de finale de l’Euro 2012 (défaite 2-0 face à l’Espagne, future vainqueur) et de la Coupe du Monde 2014 au Brésil (défaite 1-0 face à l’Allemagne, future vainqueur), en finale de l’Euro 2016 à domicile (défaite 1-0 après prolongation face au Portugal) avant d’atteindre le Nirvana en Russie avec un titre de champion du monde dans un tournoi qu’il a dominé dans les buts de la tête et des épaules, mise à part cette grossière erreur au pied en finale face aux Croates alors que le score était acquis mais qui lui aura coûté sans aucun doute le titre de meilleur portier de la compétition.

Dans le même temps, outre cette 143e sélection historique, Lloris continue d’inscrire son nom dans la grande Histoire du football français. Participant à sa quatrième phase finale de Coupe du Monde, un record, il jouera en effet son 18e match de phase finale face aux Anglais, autre record. Trois records en un seul mondial, n’en jetez plus, Lloris est une icône du poste chez les Bleus.

143, UN NOMBRE TOUT SAUF ANODIN

Captain Hugo fêtera donc ce samedi sa 143sélection en équipe de France, soit une unité de plus que Lilian Thuram, père de Marcus, coéquipier de Lloris dans cette édition 2022 de la Coupe du Monde. En numérologie, ce nombre est composé des trois chiffres bien distincts : le 1, le 4 et le 3. Chacun d’entre eux porte sa propre signification, et c’est l’alliance des ces éléments qui compose finalement la recette de ce nombre record qu’atteindra Lloris une fois sur le terrain. Le chiffre 1 symbolise l’initiative, l’instinct et l’intuition. Le chiffre 4 évoque la patience, les efforts et le travail acharné. Le 3 la croissance et l’expansion, la sensibilité, l’expression de soi, la créativité, la joie et l’optimisme.

À bien y regarder, le portrait de notre portier national se dessine entre les lignes de ce formidable nombre : l’instinct du guépard et l’intuition devant ses buts, la patience, le travail acharné pour avoir sa chance et la chance d’en avoir une deuxième, l’épanouissement à travers le brassard de capitaine, puis les joies et émotions du titre glané au nom de la Nation sans oublier l’optimisme dans cette coupe du monde au Qatar. Est-ce là le secret de la longévité de Captain Hugo en équipe de France ? N’est pas forcément fou celui qui le pense. Vive Hugo Lloris, et vive la France.

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