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2 March 2017


De nos jours, le marché des transferts est une machine à fric énorme, surtout avec l’émergence de grandes puissances comme la Chine. Cela incite donc les joueurs à partir de plus en plus pour l’argent, que pour la progression sportive ou le challenge, surtout lorsqu’ils sont en fin de carrière. C’est pourquoi, on a décidé d’étudier le cas des gardiens de but. Suivent-ils le mouvement de la plupart des joueurs ou restent-ils dans leurs clubs tranquillement ? On va essayer de répondre à ces différentes questions en essayant de comprendre l’attitude et le fonctionnement d’un gardien professionnel.

LES GARDIENS DE BUT : MAÎTRES DU VESTIAIRE ?

En effet, c’est une des questions que l’on peut se poser. Le plus souvent, le gardien de but est considéré comme l’un des cadres de l’équipe. Il se doit de commander une défense, replacer ses joueurs, s’imposer face aux adversaires et rester exemplaire car la moindre de ses erreurs se paie cash.

Suite au limogeage de Claudio Ranieri, son ex-gardien, Kasper Schmeichel s’est livré à SFR Sport, en faisant l’éloge du technicien italien qui les a mené au titre de Champions d’Angleterre et en 1/8 de finale de la Ligue des Champions.

Certes, Kasper Schmeichel a fait une sortie dithyrambique sur son ancien coach, en public, mais cela ne l’aurait pas empêché de faire partie des quatre “bourreaux” du “Bricoleur” avec Vardy, Morgan et Albrighton selon The Times. Alors, peut-on parler de fidélité dans un cas comme celui-ci ? Je ne pense pas. Après pour savoir tirer le vrai du faux…

Cependant, dans d’autres clubs, les gardiens de but sont de véritables piliers pour leurs coéquipiers. Gianluigi Buffon ou Roman Weidenfeller sont de véritables mythes dans leurs clubs respectifs. Une étude du Centre International d’Étude du Sport (CIES) sur la fidélité des joueurs de football professionnels en activité, dans les 5 grands championnats européens, nous en dit plus sur le comportement des gardiens de but et des joueurs de champ.

Ils sont restés plus de 15 ans pour Super Gigi et 14 ans pour l’international allemand aux 5 (petites) sélections. Ces deux gardiens sont des monuments au poste que nous aimons tous et ce sont aussi des modèles de régularité (Buffon plus que Weidenfeller certes…).

DORTMUND, GERMANY - DECEMBER 07: Goalkeeper Roman Weidenfeller of Dortmund reacts during the Bundesliga match between Borussia Dortmund and Bayer Leverkusen at Signal Iduna Park on December 7, 2013 in Dortmund, Germany. (Photo by Lars Baron/Bongarts/Getty Images)
(Photo by Lars Baron/Bongarts/Getty Images)

Avant eux, d’autres gardiens de but avaient dessiné une trajectoire similaire : Jean-Luc Ettori et le Ballon d’Or, Lev Yachine qui sont restés, respectivement, 19 et 20 ans dans leurs clubs formateurs (AS Monaco et Dynamo Moscou), sans connaître une autre formation. On pourrait donc croire qu’il s’agit d’une certaine constante chez les gardiens de but, mais il n’en est rien. En effet, cette même étude du CIES nous montre également la fidélité de certains très grand joueurs de champ : Francesco Totti qui est présent depuis 24 ans à la Roma, Andres Iniesta qui porte les couleurs Blaugrana depuis près de 15 ans ou encore John Terry sous contrat chez les Blues de Chelsea depuis plus de 18 ans. Comme pour les gardiens de but, d’autres joueurs de champ avaient décidé de rester fidèles à leurs couleurs, avant ceux cités précédemment. On peut notamment penser à Paolo Maldini présent sous le maillot rossonero pendant 24 ans ou Ryan Giggs. L’ex-Red Devil a porté le maillot mancunien pendant 23 ans.

De ce fait, on ne peut pas dire que le gardien de but est systématiquement plus fidèle qu’un joueur de champ. Il existe des exceptions qui confirment la règle, qui est plutôt celle de partir dans un nouveau club pour trouver du temps de jeu ou retrouver de la confiance.

LE MARCHÉ DES GARDIENS DE BUT : UN MARCHÉ PAS COMME LES AUTRES

Beaucoup de personnes peuvent penser que qu’il faut être « fou », en tant que gardien de but, pour quitter son club. Certes, il s’agit d’un poste spécifique qui nécessite d’être efficace et concentré à chaque instant d’un match de football, mais le marché des transferts est relativement fermé au niveau des gardiens de but. La nécessité d’un nouveau gardien dans un club est souvent dû au départ du gardien vers un club de meilleur standing ou suite à une grave blessure. Après, il est vrai qu’à chaque mercato, qu’il soit estival ou hivernal, très peu de portiers décident de quitter leur club. Cependant, des gardiens de but se sont quand même essayés à quitter leur club pour vivre de nouvelles aventures et justement mettre à mal cette stabilité et parmi eux : Petr Cech et Victor Valdes.

Victor Valdes

Après 12 années de loyaux services au Barça, le portier espagnol, en fin de contrat, a décidé de signer à Manchester United en janvier 2015. Les Red Devils étaient entraînés à l’époque par Louis Van Gaal. En concurrence avec son compatriote, David De Gea, Victor Valdes ne s’est jamais imposé et a fini par quitter le club en 2016. Ce constat d’échec est sûrement dû à l’entraîneur, mais probablement aussi à une difficulté d’adaptation de Valdes au championnat anglais, comme a pu l’avoir De Gea à son arrivée à MU mais qui au contraire de Valdès a eu l’opportunité d’accumuler du temps de jeu pour s’aguérir.

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Getty images

 

Petr Cech

Suite au retour de prêt de Thibaut Courtois à Chelsea, le portier tchèque est relégué sur le banc de touche par José Mourinho. Après 11 ans à Chelsea, à la fin de la saison 2014-2015 et après une saison quasi blanche (16 matches Toutes Compétitions Confondues), il quitte les Blues pour les Gunners d’Arsenal où il va gagner sa place de titulaire, au sein de l’effectif d’Arsène Wenger. Il a en effet poussé Wojciech Szczesny vers la sortie (prêt à la Roma) et Ospina est resté en temps que n°2.

Avec ces deux exemples, on comprend que le mercato des gardiens de but est assez complexe et pourquoi peu d’entre eux s’aventurent à un départ. Les risques que cela implique peuvent couper une carrière pendant une ou plusieurs saisons si le mauvais choix a été fait. D’ailleurs, Victor Valdes est complètement aux oubliettes depuis son passage à MU. Car au contraire d’un joueur de champ qui trouvera forcément un peu de temps de jeu pour démontrer ses qualités, le gardien lui devra peut-être se contenter du banc toute la saison si le gardien ne commet pas d’erreurs et/ou qu’il ne se blesse pas. On peut repenser à Reina qui était allé s’aventurer à Munich pour bousculer la hiérarchie mais Neuer ne lui avait laissé que des miettes.

L’ENTRAÎNEUR DE GARDIEN : UN POSTE CLÉ POUR LA RÉUSSITE D’UN GARDIEN

Nous n’en parlons que trop peu souvent, mais un bon entraîneur de gardien permet aussi de fidéliser les gardiens de but au sein d’un même club. Cette personne est considérée comme un père pour la plupart des gardiens de but. Quand on voit les relations que peuvent ou pouvaient entretenir Joël Bats avec Grégory Coupet et maintenant Anthony Lopes ou encore André Amitrano avec Danijel Subasic et enfin et surtout, Christophe Lollichon avec Petr Cech au Stade Rennais, puis à Chelsea. Petite parenthèse d’ailleurs sur le « couple » Lollichon-Cech. Lors du départ de Mourinho et de son staff de Chelsea en 2007, c’est Petr Cech, lui-même, qui a contacté son ex-coach par SMS : « Salut, Christophe, c’est Petr. José Mourinho et son staff ont été virés. Est-ce que ça vous intéresse de venir à Chelsea ? » (Propos recueillis par Martin Grimberghs pour sofoot.com).

Ces liens paternels que les gardiens entretiennent avec leur coach spécifique sont d’une importance sans équivalent pour l’équilibre et la stabilité d’un gardien de but dans une équipe. C’est lui qui va le faire progresser, le faire aller plus loin dans les efforts, polir un jeune talent tel un diamant. Ce paramètre là est en aucun cas négligeable pour les gardiens de but professionnels et même amateurs. La relation de confiance est telle que le moindre désaccord ou le départ du coach pourrait être catastrophique pour le gardien comme pour son club.

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Chelseanews24

Source : Daily Mail

Être gardien de but est vraiment un poste très différent et on en a décrit une de ses facettes peu connues du grand public. La solitude du gardien fait toute l’atypicité du poste, mais il n’est rien sans tout ce petit monde qui tourne autour de lui. C’est donc cela qui permet de fidéliser un gardien de but à un club, malgré notre différence.

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