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28 December 2017


Formé à l’AS Monaco, Yohann Thuram-Ulien a fait ses classes en Ligue 2 avant que le grand public ne le découvre dans l’élite avec l’équipe de Troyes lors de la saison 2012-2013. Ses excellentes prestations ne permirent malheureusement pas à l’ESTAC de se maintenir en Ligue 1, mais elles tapèrent dans l’oeil de nombreux clubs huppés qui voulurent l’attirer dans leurs filets. Il choisit alors le Standard de Liège qui lui offre l’opportunité d’exprimer toutes ses qualités dans une compétition européenne. Après quatre années passées en Belgique, il revient en France et choisit le club doyen Normand, Le Havre, avec pour objectif avoué de retrouver rapidement la Ligue 1. Pour Main Opposée, il revient sur son début de carrière.

Main Opposée : Bonjour Yohann, quel gardien t’a influencé quand tu étais jeune pour que tu choisisses ce poste ?

Yohann Thuram-Ulien : Sans aucune hésitation, Bernard Lama. J’étais jeune et je voyais un gardien noir en équipe de France faire des prestations incroyables. Il était félin, il sautait et bondissait dans tous les sens. Il était très beau à voir et il m’a fait adorer ce rôle de gardien.

MO : Tu es né à Courcouronnes dans l’Essonne, mais tu passes ton adolescence en Guadeloupe. Puis, à l’âge de 15 ans, tu quittes l’île et tes parents pour rejoindre Monaco. Comment se déroule ta formation ?

Yohann Thuram-Ulien : Tout s’est très bien passéC’est vrai que j’étais loin de mes parents, mais les entraîneurs et surtout les professeurs ont joué ce rôle de seconde famille.

MO : Qui ont été tes coachs et que t’ont-ils appris ?

Yohann Thuram-Ulien : J’ai eu la chance d’apprendre avec trois anciens très bons gardiens : Jean Luc Etorri, André Biancareli et André Amitrano. On travaillait les aspects techniques, tactiques, la lecture du jeu et le jeu au pied. Jean-Luc Etorri était un peu de l’ancienne école,mais son savoir-faire faisait qu’il s’était adapté à l’évolution du poste. Il s’occupait des gardiens pros et appliquait les mêmes méthodes avec ceux du centre. Il nous faisait travailler très dur et j’ai beaucoup progressé à son contact. 

MO : Tu signes ton premier contrat pro à 18 ans et te retrouves troisième gardien derrière Stéphane Ruffier et Flavio Roma. Que représentait ce dernier pour toi et qu’as-tu appris à son contact ?

Yohann Thuram-Ulien : Flavio était un international italien de très haut niveau avec une forte expérience. Il venait de jouer une finale de Ligue des champions et je savais que j’étais vraiment un privilégié de pouvoir le côtoyer. J’étais comme un gamin émerveillé devant lui. Il était beaucoup dans l’échange et moi, telle une éponge,  j’écoutais et assimilais tous ses conseils. J’ai aussi et surtout beaucoup appris en l’observant, surtout son comportement, son attitude, sa détermination, sa technique et sa façon d’aborder les matchs. De plus, je savais que si je voulais arriver à son niveau je devais toujours faire davantage, du coup j’étais surmotivé et je me dépassais aux entraînements.

MO : Ta première apparition en Ligue 1 a lieu lorsque tu as 20 ans en cours de match à Auxerre suite à une blessure de Flavio Roma. Est-ce une entrée en matière idéale ou aurais-tu préféré débuter la rencontre ?

Yohann Thuram-Ulien : Je pense que cela a été la meilleure chose qui soit pour moi de rentrer ainsi en cours de match. Je n’ai pas eu le temps de réfléchir ou de tergiverser. Quand on fait appel à toi, tu ne penses à rien d’autre qu’à appliquer tout ce qu’on t’a appris jusque là. Voilà, c’est parti et tu fonces ! Je n’ai pas pris de but lors de ce match, j’ai fait deux-trois beaux arrêts et une sortie de la tête en dehors de la surface de réparation face à Niculae que j’ai un peu “secoué”. On en a rigolé ensemble quand il a signé plus tard à Monaco. 

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Yohann Thuram-Ulien à Monaco – Photo : toursfc.over-blog

MO : L’année suivante tu pars en prêt au FC Tours en Ligue 2. Pourquoi ce choix ?

Yohann Thuram-Ulien : Après ce premier match de Ligue 1, j’en ai enchaîné quelques autres comme titulaire et j’y ai pris goût. Alors la saison suivante, quand Stéphane Ruffier devient titulaire et Flavio Roma doublure, moi je ne me contente plus de cette place de troisième. Je savais aussi que je ne devais pas brûler les étapes mais au contraire m’aguerrir au niveau inférieur. Cette saison à Tours a été très bénéfique pour moi car quand on passe de troisième gardien à titulaire, c’est totalement différent. Il faut aborder les matchs différemment, il y a plus de pression, on compte réellement sur toi.

MO : Tu commences donc la saison titulaire mais que se passe-t-il ensuite ?

Yohann Thurm-Ulien : Je débute en effet la saison et je joue tous les matchs de championnat jusqu’à la trêve, puis malheureusement, je me blesse à l’entraînement. Jérémy Sopalski qui jusqu’alors ne jouait que les matchs de coupe me remplace en championnat. Je reviens en fin de saison, mais cette blessure m’a coupé dans mon élan et je suis alors un peu moins performant. Le bilan restera positif car, même si j’ai joué moins de matchs que je ne l’aurais espéré, c’était tout de même beaucoup plus que si j’étais resté à Monaco.

MO : Tu décides de rester en ligue 2 mais dans un autre club, Troyes. Pourquoi ?

Yohann Thuram-Ulien : Après mon prêt à Tours, je reviens à Monaco mais malheureusement, le club est descendu en Ligue 2. Il y a beaucoup de changements et ils me proposent un rôle de doublure. Ils veulent un gardien d’expérience pour remonter dans la foulée alors leur choix se porte sur Sebastien Chabbert. J’accepte alors le projet de l’ESTAC même si je ne suis pas certain d’être titulaire car on me propose plutôt une place de numéro 1 bis. Il y a déjà Olivier Blondel qui a débuté la saison et qui réalise de très bonnes prestations. J’apprécie le challenge et le discours du coach Jean-Marc Furlan qui me trouve beaucoup de qualités et me dit compter sur moi dans un futur proche. Au bout de quelques matchs Olivier se blesse et je prends le relais. Je bénéficie alors de son travail, je suis dans de bonnes conditions pour m’exprimer. On s’entend très bien tous les deux et il me soutient sincèrement lorsque je joue du coup je participe activement à la montée du club en ligue 1.

MO : Tu joues alors les 38 journées en Ligue 1. Comment se passe cette saison pour toi ?

Yohann Thuram-Ulien : Oui,  je joue tous les matchs mais malheureusement, après y avoir cru jusqu’au bout, notre défaite à Sochaux lors de la dernière rencontre nous condamne à la relégation. Cela reste néanmoins une excellente expérience pour moi d’avoir pu jouer au plus haut niveau. Sur le plan personnel, j’ai réalisé une bonne saison. Quand on joue le maintien, dans les buts, on est forcément sollicité.

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Yohann Thuram-Ulien en ligue 1 avec Troyes – Photo : RTBF.be

MO : Après ta très bonne saison, plusieurs clubs français comme Marseille ou Lille te contactent mais tu choisis la Belgique et le Standard de Liège. Pour quelles raisons ?

Yohann Thuram-Ulien : C’est vrai qu’à cette période beaucoup de gens n’ont pas compris mon choix. Moi je souhaitais vraiment rester en France. J’étais la priorité de plusieurs clubs, seulement cet été là, le marché des gardiens est resté bloqué. J’ai attendu le jeu des chaises musicales, mais en vain. Donc comme la reprise approchait, je devais choisir entre rester à Troyes en Ligue 2 ou partir à Liège. La possibilité de franchir encore un palier en jouant l’Europa League a fait pencher la balance en faveur du Standard.

MO : Y a-t-il une différence de niveau entre le championnat belge et la Ligue 1 ou Ligue 2 française ?

Yohann Thuram-Ulien : Je n’aime pas trop comparer les championnats ou même les clubs. En Belgique il y a moins d’équipes, il y a des play-off et même si cela reste une compétition relevée avec six ou sept excellentes équipes, le niveau global est, je pense, inférieur à la Ligue 1. En Ligue 2, le niveau est plus homogène, beaucoup d’équipes se valent, il y a davantage de suspens.

MO : As-tu découvert des différences au niveau du rôle des gardiens ? Des entraînements ?

Yohann Thuram-Ulien : Non, c’est la même approche et la même philosophie. Par contre, j’ai eu la chance d’être entraîné par Jos Becks qui avait formé Thibault Courtois auparavant et lui m’a appris quelques points, notamment cette fameuse sortie “en croix”. C’était très surprenant pour moi car je n’avais encore jamais travaillé ce style de sortie. 

MO : Peux-tu nous en dire davantage ?

Yohann Thuram-Ulien : Il y a beaucoup de critères qui entrent en compte. Avant de pratiquer cette sortie, j’essayais toujours de jaillir dans les pieds de l’attaquant.  Seulement, s’il a un peu d’avance et donc l’avantage, il peut te dribbler ou piquer son ballon alors maintenant, quand je suis en retard et en face-à-face avec l’attaquant, je reste sur mes appuis en écartant les bras et les jambes pour prendre le plus d’espace possible et ainsi réduire l’angle de tir. J’ai beaucoup travaillé cette sortie puis je l’ai développée. Une fois que j’avais compris la technique, je me la suis appropriée et je l’ai beaucoup pratiquée. Je peux dire aujourd’hui qu’elle fait partie intégrante de mon bagage de gardien.

MO : Cependant tu joues très peu lors de ta première saison au Standard ?

Yohann Thuram-Ulien : En effet lorsque j’arrive, le championnat Belge en est déjà à sept journées. Le Standard a tout gagné sans prendre le moindre but. Il y avait une très bonne équipe avec Michy Batshuayi, William Vainqueur, etc… et dans les buts Eiji Kawashima, qui joue actuellement à Metz, faisait un excellent début de saison. C’était compliqué pour moi car le club avait fait le forcing pour que je vienne et je ne jouais pas ! Alors même si je comprenais parfaitement la situation, en tant que compétiteur, je ne l’acceptais pas du tout.  Je suis donc parti à Charlton en Championship anglais.

MO : En Angleterre, c’est un autre monde je suppose. Quelles différences observes-tu au niveau des gardiens ?

Yohann Thuram-Ulien : Eh bien franchement, je n’ai pas été chamboulé par leurs méthodes. C’est semblable à ce que j’avais connu jusqu’à présent. Par contre, la ferveur est énorme. Quand on joue à Birmingham par exemple, c’est incroyable, et il y a un rythme de fou. À la période où j’y étais, il y avait des matchs tous les trois jours ! Ce qui m’a énormément surpris, c’est leur état d’esprit. À l’entraînement, j’ai l’habitude d’arriver toujours le premier, d’être en avance pour prendre mon temps et aller à la salle… Eh bien à Charlton, ils étaient déjà une dizaine de joueurs présents très tôt avant mon arrivée !

MO : Tu es grand, tu mesures 1m88, mais est-ce suffisant pour t’imposer là-bas ?

Yohann Thuram-Ulien : C’est vraiment la limite, et encore… Je n’ai pas demandé pourquoi ils privilégiaient les si grandes tailles. Je pense que c’est juste une philosophie, leur côté anglais. Mais quand je vois Hugo Lloris qui est monstrueux dans les airs, je me dis qu’il ne faut pas forcément faire 2m pour être performant. 

MO : Malheureusement tu ne joues pas beaucoup de matchs à Charlton ?

Yohann Thuram-Ulien : C’est vrai. Il y a eu un changement de coach qui a quelque peu changé la donne, mais ça reste une excellente expérience. J’ai pu voir de l’intérieur tout l’engouement que suscite le football outre-manche.

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Yohann Thuram-Ulien au Standard de Liège – Photo : dhnet.be

MO : Tu reviens alors au Standard de Liège et tu joues davantage…

Yohann Thuram-Ulien : Oui,  je joue en championnat mais aussi en Europa League. Je suis satisfait car je côtoie enfin le niveau européen pour lequel j’étais venu. La saison suivante débute de la même manière : je joue tous les matchs, mais en décembre je suis un peu moins bon et je me blesse. Le club contacte alors Victor Valdes qui arrive en janvier pour six mois.

MO : Quels ont été tes rapports avec ce gardien emblématique ?

Yohann Thuram-Ulien : Très bons. Nous échangions énormément lui et moi. Il n’était pas avare de conseils. Il était sur la pente descendante de sa carrière, mais il avait encore du jus ! Et puis il avait tellement d’expérience que j’ai beaucoup appris à ses côtés. Il m’impressionnait sur son approche et sa préparation des matchs, mais aussi sur ce qui est le plus important pour un gardien : la concentration. Pendant les matchs, il avait un tel placement, une telle anticipation et une telle lecture de jeu que même les ballons difficiles il se les rendait faciles. C’était vraiment très enrichissant à observer, même à l’entraînement où son positionnement et son occupation de l’espace sautaient aux yeux. Et puis son jeu au pied, c’était juste extraordinaire.

MO : Après avoir côtoyé Victor Valdes pendant six mois, tu quittes la Belgique pour un retour en France.

Yohann Thuram-Ulien : Oui, cela faisait quatre ans que j’étais là-bas et ils m’ont fait comprendre qu’ils ne me retiendraient pas si je trouvais un nouveau challenge intéressant. J’ai alors choisi  Le Havre AC qui cherchait à remonter en Ligue 1. J’ai accepté de venir en tant que doublure de Fabien Farnolle car le projet était ambitieux et sur le long terme. La première année, Fabien est impressionnant et moi, je joue les matchs de coupe ainsi que les dernières rencontres de championnat. Cette saison, je suis titulaire et nous sommes quatrième à la trêve. Tout va bien.

MO : Tout va bien collectivement, mais aussi individuellement car tu fais un excellent début de saison. Les supporters ne s’y trompent pas et t’ont élu deux fois de suite meilleur joueur du mois.

Yohann Thuram-Ulien : Oui, c’est très gratifiant et je remercie vraiment sincèrement tous ces gens qui sont incroyables. Mais ce n’est pas une fin en soi. Il faut toujours aller chercher plus car la vérité d’un match n’est pas celle du suivant. Dans les buts, on peut être le héros, mais une erreur et on devient vite celui qui peut faire perdre un match ou une qualification, comme ce qui s’est passé à Evreux le mois dernier. Il faut toujours être intransigeant avec soi-même, rester humble et ne jamais se relâcher. Ni en match , ni la semaine à l’entraînement. Le plus important pour un gardien, c’est la concentration.

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Yohann Thuram-Ulien élu meilleur joueur du mois par les supporters du HAC.

MO : C’est un juste retour des choses après un épisode un peu délicat avec les fans du Standard.

Yohann Thuram-Ulien : C’est vrai que j’ai vécu une petite période difficile où j’étais moins bon et les supporters me l’ont bien fait comprendre. Mais je ne leur en veux pas du tout. Au Standard, il y a toujours eu une lignée de très grands gardiens, alors quand tu passes derrière eux et que tu es un peu moins bien, tu deviens vite la cible. Cela a été aussi un peu le cas pour Kawashima avant moi. J’avoue que ça m’a touché. Pas le footballeur car cela arrive dans une carrière, mais plutôt l’homme que je suis. Toutefois je n’ai pas douté de moi, je me suis réfugié dans le travail et j’ai inversé la tendance. Au moment de mon départ, ils ont changé d’avis à mon égard car même si j’ai pu faire quelques erreurs, ils ont compris que j’ai toujours tout donné pour le club. Je n’ai jamais triché et ça c’est important. Je leur ai écrit une lettre de départ qui n’a eu que des bons retours, du coup je n’ai tiré que du positif de cet épisode. C’est ainsi dans les clubs où il y a de la pression.

MO : Ton ambition première, c’est de rejouer en Ligue 1 ou de repartir à l’étranger ?

Yohann Thuram-Ulien : Si je suis revenu en France, c’est vraiment dans le but de retrouver la Ligue 1. C’est une certitude, je veux vraiment monter avec Le Havre et je vais tout faire pour.

MO : Est-ce qu’avec le recul tu regrettes d’avoir quitté la France ?

Yohann Thuram-Ulien : Non, pas du tout. Même si je n’ai parfois pas joué autant que je le souhaitais, cela m’a aidé à grandir. Avec les années et l’expérience, on relativise et on aborde les situations négatives plus sereinement.

MO : Plus jeune, tu as joué en équipe de France Futsal. Quelles sont les différences et qu’est-ce que cela t’a apporté ?

Yohann Thuram-Ulien : Il y en a énormément. Sur cette surface, on ne peut pas plonger, ça va très vite, il faut toujours être attentif et être réactif car on se fait allumer de près, mais c’est très bénéfique pour les réflexes. On utilise aussi beaucoup le jeu au pied pour des relances rapides et précises.

MO : Tu as aussi joué en équipe de France Espoirs et pour l’équipe de Guadeloupe. Qu’est-ce que cela représente pour toi ?

Yohann Thuram-Ulien : Comme tous les joueurs qui ont la chance de porter le maillot de l’équipe nationale, c’est une sorte d’aboutissement. Je suis aussi réellement très fier d’avoir porté les couleurs de la Guadeloupe, même si les dates des rencontres ne coïncident pas beaucoup avec nos championnats. C’était très important pour moi de représenter l’île de mes origines et où habite encore une grande partie de ma famille proche.

MO : Tu es grand et costaud, mais aussi très vif. En dehors de tes qualités naturelles, comment travailles-tu cette explosivité ?

Yohann Thuram-Ulien : Je fais beaucoup d’exercices standards sur les appuis et sur les frappes rapprochées, mais également énormément de travail en salle de musculation et de gainage. C’est primordial pour la tonicité.

MO : On voit fleurir les classements des meilleurs gardiens européens en cette fin d’année. Quel serait le tien ?

Yohann Thuram-Ulien : Je n’aime pas ce genre de classement. Il y a beaucoup trop de critères et de spécificités qui entrent en compte. IL y a beaucoup de très grands gardiens, on le sait bien. C’est très difficile de les classer précisément. Personnellement, je mets Hugo Lloris dans les cinq et j’y ajoute Manuel Neuer, Buffon, De Gea et Navas, mais ne me demande pas dans quel ordre ! (rires)

MO : Les grands gardiens, c’est aussi une tradition au Havre qui a vu passer Piveteau, Revault, Vencel, Mandanda et bien d’autres. Est-ce inhibant ou plutôt motivant de passer après eux ?

Yohann Thuram-Ulien : C’est forcément gratifiant et très motivant car justement, on se doit de faire perdurer cette tradition en étant le plus performant possible. C’est un challenge supplémentaire et c’est bénéfique pour tout le monde.

MO : Cette année, tu joues absolument tous les matchs. N’aimerais-tu pas parfois couper pour te focaliser sur le championnat ou arrives-tu à être motivé pour chaque match, même contre les “petites équipes” en coupe ?

Yohann Thuram-Ulien : Absolument pas, j’aurai le temps de me reposer quand ma carrière sera terminée ! En attendant, je veux jouer tous les matchs. Je suis un compétiteur, la motivation et la détermination sont les mêmes que ce soit contre une Nationale 3 en coupe de France ou contre Paris. Je suis quelqu’un de carré, j’ai besoin d’une certaine routine dans ma préparation des matchs. Avec l’expérience, je les aborde avec davantage de calme. Je me remémore ce que je sais faire et comment je dois négocier les diverses situations pour que tout se passe bien. Je suis à 8 clean-sheet à la trêve en championnat, mais je veux toujours faire plus, toujours faire mieux.

MO : Quand on te voit jouer, tu sembles avoir des mains immenses ? Est -ce un avantage pour capter les ballons ?

Yohann Thuram-Ulien : On me chambre souvent sur la taille de mes mains ! (rires) Je n’en suis pas certain, mais je pense quand même que ça aide à bloquer les ballons. Je pense aussi que mon modèle de gants amplifie cet effet d’optique. Je joue en Uhlsport coutures négatives depuis un moment déjà. C’est Stéphane Ruffier qui utilisait ce modèle quand on était à Monaco, il m’a fait essayer et j’ai adoré. J’ai quitté mes rollfinger, je me sentais mieux dans ces gants serrés et plus à l’aise pour les prises de balles.

MO : Avec Troyes tu as connu une montée de Ligue 2 en Ligue 1, puis l’année suivante le maintien en Ligue 1 ? Qu’est-ce qui est le plus difficile pour toi ?

Yohann Thuram-Ulolien : Pour moi, c’est plus compliqué de se maintenir en Ligue 1. C’est vrai qu’on est davantage sollicité, qu’on peut se mettre en évidence plus facilement, mais vu qu’on a énormément  d’arrêts à effectuer, c’est plus difficile de rapporter des points. De plus, quand tu joues le maintien, c’est plus dur physiquement et mentalement car tu as toujours la pression du résultat et forcément, tu es plutôt dans une spirale négative.

LES PENOS DE MO

péno de MO

MO : Quel est ton meilleur souvenir ?

Yohann Thuram-Ulien : Mon premier match en Ligue 1 avec Monaco à Auxerre.

MO : Ton plus mauvais souvenir ?

Yohann Thuram-Ulien : Une défaite 1-0 après prolongation en finale de coupe de France contre Paris avec Monaco.

MO : Quel gardien t’a le plus impressionnée ?

Yohann Thuram-Ulien : C’est Stéphane Ruffier, il est extraordinaire.

MO : Ton plus bel arrêt ?

Yohann Thuram-Ulien : À mes yeux, les arrêts que je fais sont plus importants les uns que les autres, mais je n’arriverai pas à en sortir un comme le plus beau. Je n’y ai jamais pensé.

MO : Un dernier mot pour les lecteurs de MO ?

Yohann Thuram -Ulien : Tout simplement je leur dirais qu’il faut toujours travailler, encore travailler et surtout ne jamais abandonner.

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