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10 August 2017


Pour ce deuxième épisode, Main Opposée vous propose de revenir sur deux séances de tirs au but où les deux gardiens connurent fortunes diverses. L’un d’entre eux reçoit les lauriers tandis que le second ne parvient pas à trouver le sommeil.

Séance de TAB N°1 : Saison 2003/2004, Finale CDL Nantes-Sochaux (1-1, 4-5tab)

Landreau grimace, Richert sourit

Le 17 avril 2004, le Stade de France est le théâtre de la finale de la coupe de la ligue opposant le Fc Nantes au FC Sochaux Montbéliard. A la fin du temps réglementaire et des prolongations, le score est de un partout entre les deux formations, la séance de tirs aux buts départagera Nantais et Sochaliens.
Dans les cages nous retrouvons deux bons gardiens du championnat français, Teddy Richert et le spécialiste des penaltys Mickaël Landreau. Le gardien des lionceaux avait préparé cette séance en étudiant les tirs nantais tout en s’entraînant la semaine précédant la finale. Le score est de 1-1 partout lorsque Mickaël Isabey s’approche aux 11 mètres du capitaine nantais.
Ce dernier débute un jeu d’intox avec le tireur sochalien au visage fébrile, le gardien international s’empare du ballon puis le lâche à proximité de sa ligne de but. Ce stratagème renforce l’incertitude apparente sur le visage d’Isabey. Ce dernier s’élance et envoie une frappe molle au milieu du but nantais ce qui facilite l’intervention de Landreau. Le gardien sochalien répond au gardien nantais en stoppant la tentative de Grégory Pujol le buteur nantais de la finale.
Vient le moment fatidique, après l’échec de Maxence Flachez, Mickaël Landreau peut offrir la coupe à son équipe si il parvient à transformer son tir au but. Les supporters de chaque camp retiennent leur souffle, l’arbitre de la rencontre Pascal Garibian siffle et Landreau s’élance.
Stupeur au stade de France, le capitaine nantais tente une panenka afin de tromper Teddy Richert mais le gardien sochalien reste au milieu de son but et capte facilement le penalty.

                        (Image, Eurosport)

 

Landreau avouera quelques années plus tard qu’il avait décidé d’effectuer une panenka pour anticiper le plongeon de Richert. Toutefois il ignorait que le gardien sochalien s’attendait à une frappe axiale de la part de Landreau. Dès lors les sochaliens prennent l’ascendant psychologique sur les canaris.
Les joueurs nantais perdent confiance en assistant à l’échec de leur homme fort dans l’exercice des tirs au but. Le capitaine sochalien Benoît Pedretti alors huitième tireur parvient à transformer sa tentative.
La pression est désormais sur les épaules de Pascal Delhommeau qui frappe sur la droite de Richert qui s’étend et vient repousser d’une main ferme la tentative nantaise. Le gardien sochalien est celui qui offre la coupe de la ligue à son équipe. Contre toute attente il s’est montré plus décisif que le spécialiste nantais dans cette série de tirs au but.

 

Une séance de tirs aux buts qui reste dans les mémoires par sa dramaturgie. C’est un capitaine nantais complètement médusé qui assiste à la remise du trophée aux sochaliens, une performance du gardien nantais qui entache sa belle réputation dans l’exercice des penaltys. Du côté de Teddy Richert il s’offre une performance de haut vol qu’il reproduira lors de la finale 2006/2007 de la Coupe de France en se montrant décisif dans la victoire sochalienne aux tirs aux buts face à l’Olympique de Marseille.

Séance de TAB N°2 : Saison 2016/2017, Finale Champions League féminine, Olympique Lyonnais- Paris Saint Germain (O-0, 7-6 Tab)

Kierdrzynek pleure, Bouhaddi rit

Le 1er juin 2017 à Cardiff, l’Europe assiste  à un choc franco-français en finale de la ligue des champions féminine. Quelques jours après s’être rencontrés en finale de la coupe de France  le PSG et l’Olympique Lyonnais  se disputent une nouvelle fois un trophée.
Dans une rencontre assez fermée, les deux équipes françaises doivent se disputer le titre européen aux tirs au but, avantage psychologique pour les lyonnaises puisque les coéquipières de Sarah Bouhaddi  s’étaient défaites des parisiennes aux penalties lors de la finale de la  coupe de France.

Cette séance est l’occasion d’observer l’affrontement entre les deux gardiennes : d’un côté la polonaise du PSG  Kataryzna Kierdrzynek et dans les cages Lyonnaises nous retrouvons la gardienne internationale française Sarah Bouhaddi. La gardienne polonaise stoppe magnifiquement la tentative  à mi-hauteur de la 2ème tireuse lyonnaise Eugénie Le Sommer.
Elle réalise là  un splendide arrêt  grâce à une remarquable détente. Peu en réussite jusqu’à présent dans cette séance, Sarah  Bouhaddi  parvient à repousser la 3ème tentative parisienne bien aidée par le tir loupé de Gevoro.  Jusqu’aux 8ème tireuses les deux gardiennes ne parviennent à arrêter qu’un penalty chacune.

Dès lors, surprise côté parisienne, c’est  Kierdryznek  qui se saisit du ballon et  s’avance  aux 11 mètres.  L’internationale polonaise s’élance et manque complètement son tir qu’elle ne parvient pas à cadrer. La gardienne s’effondre  de tristesse, elle sait qu’elle offre à l’Olympique Lyonnais une balle de titre. Dès lors Bouhaddi prend l’ascendant psychologique dans cette séance et inscrit le penalty du sacre.

                                                                                           (Francetv Info)

 

Cette décision démontre la volonté de Bouhaddi de prouver qu’elle est meilleure que la gardienne parisienne en tentant de conclure sa tentative. Dans ce face face, les deux gardiennes n’abordent pas la situation dans les mêmes conditions mentales, Bouhaddi est en pleine confiance tandis que Kierdryznek ne s’est pas encore remise du penalty qu’elle vient de manquer. La polonaise plonge sur sa droite là où la gardienne de l’Ol place son ballon , malheureusement pour les supporters parisiens Bouhaddi réussit à marquer son tir au but et offre un 4ème titre européen au club de Jean Michel Aulas.

(Francetv Info GIF)

 

 

Pour les parisiennes, la déception est totale notamment pour leur dernière rempart qui s’écroule en sanglots sur la pelouse de Cardiff. Image forte en émotions l’arbitre allemande et les coéquipières de la gardienne de la capitale viennent réconforter une Kiedryznek en détresse. Cette déception peut s’expliquer par le fait qu’elle ne souhaitait pas tirer ce 6ème penalty, se lamentant sans discontinuer « Pourquoi moi ? ». Plus tard dans la soirée son coach Patrice Lair félicita sa gardienne en expliquant que d’autres joueuses devaient prendre leur responsabilité avant la polonaise, «Elle a tiré au moins » le coach Parisien visait dans cette déclaration Laura Georges qui, malgré plus de 180 sélections en équipe de France, n’a pas voulu frapper face à ses anciennes coéquipières.

(FILIPPO MONTEFORTE / AFP)

 

Les supporters parisiens n’en tiennent pas rigueur à Kiedryznek  puisque ces derniers réconfortent  leur gardienne à leur façon  en scandant son nom lorsqu’ elle vient  s’excuser auprès du kop parisien.

 

Une séance de tirs aux buts riche en émotions et d’une dramaturgie invraisemblable.  Un contraste émotionnel entre les deux gardiennes qui connaissent des fortunes diverses. Une héroïne côte Lyonnais qui offre une nouvelle ligue des champions au club rhodanien alors que la portière parisienne  est  complètement effondrée malgré une performance solide tout au long de la rencontre.  Malheureusement pour la polonaise, on se souviendra de son tir au but loupé et non de sa bonne prestation, le poste de gardien de but est cruel  mais c’est pour cela  que  nous l’aimons tant.

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