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13 February 2021


À peine garé, Raymond Domenech est reparti de Nantes à bord de son bus après seulement sept rencontres passées sur le banc du FCN. Pour tenter de sauver le soldat nantais, Waldemar Kita a fait appel à Antoine Kombouaré qui devient le 18ème entraîneur des Canaris en 14 ans de présidence Kita. Nouvelle attraction du cirque Jaune et Vert, ou “marionnette” comme le dirait la Brigade Loire, le nouveau technicien va chercher à redynamiser des joueurs en perte de confiance.

Pour remettre à flot la Maison Jaune, le Kanak espère compter sur le caractère d’un groupe qui en manque cruellement. Pallois, Girotto, Touré… aucun supposé leader ne parvient à s’affirmer. Englué à une triste 18ème place, le navire FC Nantes coule journée après journée vers la Ligue 2, tant et si bien que l’on en vient à se demander s’il reste un capitaine à bord du navire pour mobiliser ses coéquipiers et sauver le club de la noyade. Sur le banc des Canaris, Antoine Kombouaré, coiffé de sa casquette, pourrait donc se mettre en quête d’un relais actif au sein du groupe pour éviter le naufrage de l’octuple champion de France. Et si celui-ci s’appelait Alban Lafont ?

S.O.S. D’UN FC NANTES EN DÉTRESSE

Certes, donner le brassard au gardien de but fait souvent polémique (ou peulémique comme le dirait Waldemar Kita), mais un gardien peut être un capitaine sans brassard. Le dernier rempart doit être un taulier de son équipe, cela fait partie de l’essence du poste. Lafont peut s’atteler à cette tâche.

Depuis le début de la saison, le portier de 22 ans empêche le FC Nantes de prendre complètement l’eau lors de certaines rencontres. Jusqu’à présent auteur de 74 arrêts (3ème total le plus élevé de L1) pour un ratio tirs cadrés/arrêts réalisées proche des 70 % (9ème pourcentage de L1), le dernier rempart des Canaris a souvent enchaîné les parades sans pour autant aider son équipe à remporter la rencontre, en atteste sa prestation face à Lyon avant Noël (0-3). Souvent abandonné par une défense en perdition à l’image d’un Nicolas Pallois méconnaissable, les performances d’Alban Lafont passent inaperçues et ne s’avèrent pas décisives pour son équipe.

En Ligue 1, il est le troisième portier ayant subi le plus de frappes cadrées, soit 106 tirs ! La friabilité de la défense nantaise lui permet de mettre en valeur ses qualités, d’explosivité et de réflexes, notamment, mais sans pour autant être décisif et pouvoir influer sur le résultat final de la rencontre comme il a pu le faire le 8 novembre dernier à Lorient lors de la dernière victoire du FCN en Ligue 1 (2-0, 10 ème journée), un match au cours duquel le gardien prêté par la Fiorentina réalise deux interventions décisives en première période qui permettent à ses coéquipiers de rentrer au vestiaire sur un score nul et vierge.

DEVENIR LE PATRON

Davantage régulier que l’an passé dans les cages nantaises, Lafont doit désormais s’affirmer sur et en dehors du terrain. Cette saison, on l’a déjà vu invectiver ses coéquipiers à quelques reprises mais cela doit être fait plus régulièrement. Avec une charnière centrale Pallois-Girotto qui a perdu de sa superbe par rapport à la saison passée, le natif de Ouagadougou doit s’imposer comme LE leader de l’arrière-garde nantaise. Plus globalement, il doit se muer en patron de cette équipe. Si l’arrivée d’Antoine Kombouaré laisse espérer une plus grande rigueur de la part des joueurs, Alban Lafont peut être le garant de cette nouvelle mentalité sur cette fin de saison. L’international espoir doit se faire violence et hausser le ton sur la pelouse lorsque la situation l’exige, comme il l’a fait en dehors du rectangle vert après des contre-performances collectives.

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Alban Lafont, 1er relanceur de la maison jaune, au sens propre comme au figuré (Photo : France Bleu Loire Océan)

Après l’humiliation strasbourgeoise qui a provoqué l’éviction de Christian Gourcuff (défaite 4-0), le numéro 1 nantais avait fait part de sa honte et avait alerté ses coéquipiers de la complexité de jouer pour ne pas descendre.

Le maintien, il le connaît bien puisqu’il a participé au sauvetage miraculeux du TFC lors de l’ultime journée à Angers (3-2) en 2016. Dans son club formateur de la Garonne, Alban Lafont a souvent joué avec le feu du bas de classement. Avec Sébastien Corchia, il est l’un des seuls joueurs du FC Nantes à avoir vécu la pression du maintien et le couperet d’une descente en seconde division. Vendredi en conférence de presse d’avant-match, Lafont pointait du doigt la fragilité mentale de l’effectif des Canaris : “Notre problème, il est mental. On a du mal à attaquer les matchs par le bon bout. Je suis en colère, on n’a pas le droit au FC Nantes d’enchaîner 16 matchs sans victoire. Maintenant, il y a 14 finales et c’est la guerre”.

On a coutume de dire que le caractère et le mental sont les principales vertus pour un sauvetage au sein de l’élite du football français. Alban Lafont connaît le parcours sinueux qui attend les Canaris, à lui de mettre ses coéquipiers sur le droit chemin. Si imposer son leadership peut être utile pour la fin de saison de Lafont au FC Nantes, cela pourrait également lui être bénéfique pour sa carrière.

Souvent présenté comme l’un des espoirs du poste lorsqu’il a débuté à Toulouse à l’âge de 16 ans, Alban Lafont dispose encore aujourd’hui d’une belle cote. Prêté deux saisons par la Fiorentina au FC Nantes, le club présidé par Waldemar Kita a la possibilité de lever une option d’achat de 7M d’euros pour s’attacher définitivement les services de Lafont. Si Alban Lafont ambitionne une carrière à haut niveau il lui faudra progresser mentalement et se faire violence.

L’ÉQUIPE DE FRANCE ET LES J.O. EN LIGNE DE MIRE

Dans un interview accordée à Main Opposée, Jean-Paul Bertrand Demanes expliquait que le poste de gardien de but n’était pas fatiguant physiquement, mais qu’un match de 90 minutes était épuisant sur le plan mental. Pour le gardien de 22 ans, devenir le leader, le guide du FC Nantes made in Kombouaré pourrait s’avérer comme un moment charnière de sa carrière. Cet été, l’équipe de France espoir dont fait parti le gardien du FC Nantes participe aux Jeux Olympiques (s’ils sont maintenus malgré la pandémie). Concurrencé par l’émergence d’Illan Meslier à Leeds, Alban Lafont pourrait voir Paul Bernardoni lui chiper la place. En effet, même s’il aura 24 ans cet été, né en 1997 le portier angevin bénéficie d’une dérogation de la FIFA pour participer aux JO, après le report de ces derniers en 2020.

Que cela soit avec le FC Nantes ou les Bleuets, Alban Lafont doit gommer cette image de simple jeune espoir et devenir un gardien confirmé. Si techniquement il lui reste plusieurs axes à travailler à commencer par le jeu au pied et les prises de décisions aériennes, la plus grosse marge de progression reste mentale. En ce sens, il doit poursuivre les efforts entrevus dans les méandres de la saison des Jaune et Vert. Il lui reste environ trois mois pour s’imposer comme le taulier du FC Nantes. En bref, s’affirmer pour grandir.

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Photo de couverture : But

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