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29 June 2017


En terminant second du groupe H de CFA 2, Artur Toroyan et les Limougeauds accèdent au National 2 (ex-CFA). Il s’agit d’un pas de plus vers le monde professionnel que souhaite retrouver le gardien international arménien. Pour MO, il revient sur le début de sa carrière en Arménie et son arrivée en France.

Main opposée : Tu es né à Erevan et tu as joué au FC Banants Yerevan, un des clubs de ta ville natale. Quel a été ton parcours au sein du club, ton palmarès ?

Artur Toroyan : Oui, j’ai commencé là-bas à 11 ans. J’ai joué dans « mon » club jusqu’à mon départ en France. En 2014, nous avons été champions de la Super Ligue (Championnat d’Arménie) et la Supercoupe d’Arménie, en début de saison suivante. Le championnat était le premier trophée de ma carrière.

MO : Après le titre de Champion d’Arménie, tu as participé au 1er tour préliminaire de la Ligue des Champions. Quel souvenir gardes-tu de cette rencontre ?

AT : Ce fut une grande expérience pour moi car c’était ma première fois. Ce fut dommage qu’on ait pas pu passer au deuxième tour. Si on passait ce tour, on devait jouer contre le Maccabi Tel-Aviv. Mais ce fut une bonne expérience pour moi puisque c’était mon premier match au niveau international. J’en garde un bon souvenir.

MO : Suite à cette saison, vous perdez votre titre de champion d’Arménie et tu prépares ton départ pour la France.

AT : Je suis arrivé en France le 03/09/2015. J’ai commencé la saison au FC Banants et ils nous restaient beaucoup de matches, mais je devais partir car j’étais obligé d’être en France le 3 septembre comme c’était écrit sur mon passeport.

MO : Tu devais suivre ton épouse qui partait en France, c’est ça ?

AT : Oui c’est exact. Je devais partir pour des raisons familiales. C’est pour cela que je devais être en France le 3 septembre.

MO : Cela n’a pas été trop compliqué de quitter ton pays, ta famille et tes proches pour un pays que tu ne connaissais pas ?

AT : Oui, oui bien sûr que c’était difficile. Ma famille habite là-bas (en Arménie ndlr), mes amis, mon équipe aussi. Maintenant, ça va. Je pars en Arménie tous les ans, pendant mes vacances, surtout en été. Au début, c’était très difficile. En plus, je parlais pas français donc c’était difficile.

MO : Du coup, comment as-tu appris le Français ?

AT : J’ai étudié à l’Université, à la faculté de Lettres de Limoges. J’ai continué mes études et il me reste plus que le niveau B2 (niveau de compréhension d’une langue ndlr) pour pouvoir continuer mes études à l’Université, si je le souhaite.

MO : Et tu souhaites continuer tes études pour quelle discipline ?

AT : Non, c’est juste pour la langue. J’ai déjà terminé mes études et mon Université en Arménie et je peux faire plein de choses. Je vais choisir après ma carrière de footballeur.

MO : Désires-tu continuer dans le foot ou faire complètement autre chose à la fin de ta carrière ?

AT : Maintenant, je suis concentré sur le foot, c’est mon but. Après, on va voir. Cette année je vais rester à Limoges, c’est sûr. Après, on va voir s’il y a la possibilité de jouer à un niveau haut, avec plaisir.

MO : Et pourquoi pas rejoindre Dimitri Caloin (ex-capitaine du LFC et international malgache, qui vient de rejoindre Cholet nouveau venu en Nationale 1 ndlr), qui a passé un cap cette saison ?

AT : Oui pourquoi pas !!! (rires)

MO : Le monde professionnel se rapproche. Tu dois avoir envie de retrouver le haut niveau ?

AT : Oui j’étais professionnel en Arménie et j’ai joué avec l’équipe nationale arménienne aussi comme numéro 3. En fait, on devait jouer contre l’Albanie et j’étais convoqué avec l’équipe nationale, mais je n’ai pas pu y aller car je devais être en France le 3 septembre. Du coup, je leur ai dit que je ne pouvais pas venir.

Artur Toroyan au FC Banants Yerevan Source : Totalfootball.am
Artur Toroyan au FC Banants Yerevan
Source : Totalfootball.am

MO : Vu qu’on parle de l’équipe nationale d’Arménie, as-tu toujours des contacts avec eux ? Espères-tu y revenir un jour ?

AT : Oui c’est peut-être mon objectif principal parce que si je reçois une convocation de l’équipe d’Arménie, cela sera peut-être plus facile pour moi de trouver un club plus important. Ça nous aide beaucoup l’équipe nationale. En plus, j’espère que si c’est cette année, ça serait génial car on avait un joueur qui jouait en CFA, Gaël Andonian (Equipe réserve de l’OM, puis prêté au Veria FC en Grèce en janvier 2017 ndlr). Il recevait toujours une convocation et j’espère que ça se sera pour moi aussi comme ça. On va voir.

MO : Le staff arménien est déjà venu t’observer à Limoges ?

AT : Je n’ai pas eu de contact avec eux peut-être parce que Limoges n’est pas un club qui évolue à l’échelon professionnel. En CFA 2, c’est un peu difficile. En Arménie, je jouais dans un club professionnel donc ça changeait un peu. Maintenant, je ne sais pas s’ils savent à quoi ressemble le niveau ici.

MO : Pour la saison prochaine, tu t’attends à quoi comme niveau ? Tu t’attends à ce que ça soit plus dur ?

AT : Oui c’est sûr ça sera plus dur ! C’est dommage car on a quelques départs dans l’équipe, on va être obligé de recruter d’autres joueurs. L’objectif minimum est de rester en CFA (National 2) et on verra à la fin.

MO : Par rapport à l’Arménie, que penses-tu des installations de Limoges ?

AT : Quand je suis venu ici, tout était bien. Les gens, les coachs, les dirigeants, les garçons étaient gentils avec moi. C’étaient bien, ils étaient amicaux avec moi, je n’ai pas eu de problème de ce côté là. En fait, mon problème était la communication et c’est tout. Après quand j’ai commencé à parler correctement, les problèmes étaient réglés et tout se passait bien.

MO : Quand tu es arrivé en France, en 2015, tu n’as pas tout de suite signé à Limoges. Pourquoi ?

AT : Oui, je ne savais pas comment ça se passait par rapport aux papiers. J’attendais de recevoir ma lettre de la Fédération arménienne comme quoi je n’avais plus de contrat et que j’étais libre. C’est la loi pour obtenir ma licence.

MO : Pendant ce laps de temps, tu en as profité pour continuer à t’entraîner à Brive au Centre d’entraînement des gardiens.

AT : Oui parce que, quand je suis arrivé en France, pendant presque un mois, je n’ai rien fait. Après, un ami, qui connaissait l’entraîneur des gardiens de l’association, a demandé si je pouvais m’entraîner avec eux et ils ont accepté. Je me suis entraîné là-bas pendant trois-quatre mois et à l’hiver, j’ai eu ma licence à Limoges.

Artur Toroyan pendant la Coca Cola Cup 2015 en Arménie Source : ffa.am
Artur Toroyan pendant la Coca Cola Cup 2015 en Arménie
Source : ffa.am

MO : Après avoir eu ta licence, en février, as-tu joué en CFA 2 ?

AT : J’ai joué quelques matches avec l’équipe réserve (en DHR ndlr). Mais cette saison, je l’ai bien commencé et j’ai joué tous les matches.

MO : Qu’as-tu pensé de ta saison sur le plan personnel ?

AT : Personnellement, ça s’est très bien passé à mon avis. On a réussi notre objectif de monter en CFA. Pour moi, j’ai été dans l’équipe de l’année (derrière le portier de Cozes, Loic Coulaud, CFA 2 groupe H ). On a eu la meilleure défense de la poule. On a encaissé 18 buts en 26 matches et c’est un bon résultat quand on compare avec les autres groupes, c’est le troisième ou quatrième résultat (4ème défense de CFA 2 ndlr). Même si le début de la saison a été compliqué par rapport à la langue, une fois que cette barrière était passée, c’était plus facile pour moi.

MO : Que penses-tu pouvoir améliorer dans ton jeu ?

AT : Il faut toujours travailler sur chaque point. Je connais mes points forts et mes points faibles, mais il faut travailler sur tout. Je pense qu’il faudrait que j’améliore mon jeu au pied, mais il faudrait tout améliorer, le jeu sur la ligne, les centres etc. Il faut tout améliorer, il faut travailler chaque jour pour ça.

MO : Et ton entraîneur de gardien (Arnaud Schmitt, ex-portier du LFC ndlr) pense quoi de ta saison ?

AT : Tout d’abord, c’est un bon mec. Pour moi c’est le plus important car notre relation doit être claire et nette entre nous. Je dois lui faire confiance et il doit me faire confiance aussi. On a pris beaucoup de plaisir à l’entraînement. Chaque jour, il savait ce qu’on devait faire pendant la séance et pourquoi on devait le faire. C’est un bon coach de gardien de but, je crois.

MO : Quels sont tes objectifs pour la suite de ta carrière ?

AT : Mes objectifs principaux sont de retrouver l’équipe nationale et un haut niveau en club si c’est possible.

MO : As-tu déjà eu des propositions pour un bon club ?

AT : Non pas pour l’instant, mais je suis ouvert à toutes les propositions. Je n’ai pas de problèmes à rester à Limoges. S’il y a une bonne proposition pour la suite, ça sera bon pour ma carrière. Après pour ma carrière, j’irai sûrement ailleurs. Cette année, mon projet est à Limoges et après on verra comment ça va se passer.

MO : Auras-tu plus de concurrence l’année prochaine avec l’arrivée d’un nouveau gardien ?

AT : Si la situation reste comme cela c’est très bien, on va continuer comme ça et on pourra augmenter notre niveau. Que je joue bien ou pas et qu’on me laisse jouer, la situation n’est pas correcte. Il faut toujours savoir que si tu joues bien ou pas il y a toujours quelqu’un derrière toi qui peut prendre ton poste. Je ne suis pas au courant si un nouveau gardien va arriver et c’est très bien pour moi au niveau de la concurrence. J’ai toujours été habitué à la concurrence donc je n’ai pas de problème avec ça.

MO : Malgré la concurrence, tous les gardiens s’entendent bien ?

AT : Oui tout le monde s’entend bien, on était trois gardiens assez jeunes avec Mathieu Brun et Lucas Delage (24 et 18 ans, formés au club ndlr).

MO : Je viens de voir qu’ils viennent de quitter le club (Brun part à Saint-Pantaléon en R2 et Delage à Panazol en R4) et que Christian N’Sapu (20 ans, ex-gardien de Saint Pryvé Saint Hilaire, CFA 2) va intégrer le groupe. Que peux-tu nous dire de ces mouvements ?

AT : Je ne sais pas pourquoi ils quittent le club. Pour Christian, je ne le connais pas je sais juste que c’est un jeune gardien de but.

MO : Aimerais-tu revenir en Arménie, dans ton club du FC Banants ?

AT : En fait, pour des raisons familiales, je préférerai rester en France pour continuer ma vie auprès de ma femme. En plus, il y a beaucoup plus de possibilités ici, par rapport à l’Arménie. Si j’arrive à être convoqué avec l’équipe nationale ça sera mieux de trouver un club en France, plus qu’en Arménie.

MO remercie Artur Toroyan pour son accueil, sa sympathie et son très bon Français. On lui souhaite bien sûr d’atteindre ses objectifs avec Limoges et de retrouver l’équipe d’Arménie.

Photo de couverture : Limoges FC

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