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16 March 2021


Le FC Nantes et l’Equipe de France ont perdu l’un des leurs, l’une de leurs légendes. Champion de France en 1965 et 1966 avec les Canaris, Daniel Eon avait défendu les filets tricolores à trois reprises, dont deux en tant que capitaine. Il nous a quittés ce lundi, le jour de l’anniversaire d’un autre portier, Ivan Curkovic, laissant derrière lui un immense vide au sein de la confrérie des gardiens. Il avait 81 ans.

Né le 20 décembre 1939 à Saint-Nazaire, c’est en 1956 que Daniel Eon rejoint le FC Nantes, alors en 2e division. D’abord prêté, il s’installera dans les cages nantaises pour ne plus les quitter sous les ordres de Jose Arribas, l’homme qui posa les premières pierres du « jeu à la nantaise ». Irrésistibles, les nantais montent en 1ère division en 1963 et sont sacrés champions de France à deux reprises en 1965 et 1966, les deux premiers titres de l’histoire du club. Il brigue alors le poste de titulaire en sélection et défend les filets tricolores face à l’URSS le 5 juin 1966 lors d’un match nul 3 buts partout, avant de se blesser gravement au tendon d’Achille à Cannes lors de la 38e et dernière journée de championnat en sautant de joie pour célébrer le 36e but de son coéquipier Philippe Gondet. Une blessure qui le privera de coupe du monde avec les Bleus et le verra suppléé par ses deux principaux concurrents Marcel Aubour et Georges Carnus dans la liste d’Henri Guérin, le sélectionneur de l’époque.

Après plusieurs mois d’absence, il reprend la compétition et retrouve même sa place en équipe de France à deux reprises, brassard de capitaine au bras, pour deux défaites à domicile face à la Roumanie (1-2) et l’URSS (2-4). Cependant, peinant à retrouver son niveau d’antan et barré par l’émergence de Georges Carnus en sélection et Jean-Paul Bertrand-Demanes à Nantes, il met fin à sa carrière à seulement 29 ans, en 1968. Egérie de la marque Le Coq Sportif, il ne range définitivement ses crampons qu’en 1977 après avoir défendu les filets du RC Ancenis (DH) et du club de ses débuts, le SC Nazairien (D3).

Blessé au tendon d'achille, Daniel Eon, forfait pour le mondial 1966, reçoit la visite de son épouse à l'hôpital - Source : Beyond The Last Man
Blessé au tendon d’achille, Daniel Eon, forfait pour le mondial 1966, reçoit la visite de son épouse à l’hôpital – Source : Beyond The Last Man

Marcel Aubour, très touché par la triste nouvelle, se souvient de la prestation de Daniel Eon lors du match URSS – France : « C’était trois semaines avant la coupe du monde et Daniel avait été excellent ! Nous étions en concurrence pour le poste titulaire en sélection, mais il avait pris le dessus après une extraordinaire saison 1965-66 avec Nantes. Il dominait le poste de gardien de but, mais sa blessure l’a obligé à déclarer forfait et j’ai eu la chance de prendre sa place pour le mondial. Je ne le fréquentais qu’en sélection, mais c’était un garçon gentil et sympathique. C’est une bien triste nouvelle que vous m’apprenez. »

Des propos confirmés par Georges Carnus, autre gardien emblématique de cette époque : « C’était un très bon gardien de but. Daniel, Marcel et moi étions en concurrence et on sait à quel point il est dur d’être numéro 1. Daniel travaillait beaucoup, il aimait travailler. Nous nous côtoyions souvent en sélection lors des stages de préparation à Saint-Malo. C’était un garçon intelligent, un ami, apprécié de tous. »

En 12 saisons au FC Nantes, Daniel Eon disputera 144 matchs sous le maillot Jaune et Vert et laisse un grand vide au FC Nantes comme nous l’explique Jean-Paul Bertrand-Demanes, également contacté par Main Opposée et qui se souvient de celui qu’il a remplacé suite à sa blessure au tendon d’Achille : « Je suis arrivé au FC Nantes à cause de sa blessure. Nous nous sommes surtout fréquentés lors des festivités et anniversaires organisés par le club, mais je me rappelle ses venues répétées aux matchs du club. J’avais 18-19 ans et il me donnait des petits conseils. Vu mon jeune âge, il était pour moi un mentor. Du gardien de but, je retiendrai sa capacité à jouer loin de sa ligne derrière sa défense à plat ainsi que ses sorties rapides dans les pieds des attaquants. C’est ce qui m’a le plus marqué. Quant à l’homme, il n’avait que des amis au FC Nantes. Il va nous manquer. »

Toute l’équipe de Main Opposée présente à la famille, aux proches et amis de Daniel Eon ses plus sincères condoléances.


PALMARES :

  • Champion de France : 1955, 1956 (FC Nantes)
  • 3 sélections en Equipe de France

Photo de couverture : France Football

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