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9 March 2017


95eme minute, dernière action d’un match qui peut basculer dans l’Histoire. Le PSG est au bout d’un film d’horreur au cours duquel il espère ne pas se faire achever. C’est finalement le bout des crampons de Sergi Roberto qui décident du sort de cette rencontre et qui fait chavirer tout un stade. En face, Kevin Trapp reste le bras levé, incrédule, tel un élève sage attendant que le professeur le laisse s’exprimer. Car oui, l’allemand a totalement raté la deuxième partie de son audition ce soir. Il a manqué de caractère et à l’image de son équipe, sa fébrilité n’a eu d’égal que sa passivité face au scénario du match.

Une passivité inexplicable

Le Barça les avait pourtant prévenu, le PSG allait vivre l’enfer. Mais avec un tel avantage il y avait de quoi attaquer, d’être entreprenant. Bref d’être l’acteur principal de ce match. Mais à la place de ça, ce qui devait être une formalité s’est transformé en véritable thriller hollywoodien – qui finit mal.

Après seulement 150 secondes de jeu et un ballon s’élevant dans les cieux du Camp Nou, alors que tout le monde n’est pas encore assis confortablement avec son pop-corn XXL, Trapp hésite. Il semble demander au réalisateur si on avait commencé à filmer. Il s’avance, puis recule et enfin sort à contre-temps et manque de peu de mettre Suarez KO, qui ouvre le score.

Trapp perd son duel face à Suarez (Reuters)
Trapp perd son duel face à Suarez (Reuters)

“What you focus on expands”

“Ce sur quoi vous vous concentrez se développe” a écrit Esther Jno-Charles. Par la simple peur de commettre l’erreur tant redoutée, c’est ce qui a fini par arriver. Cet attentisme a été payé cash mais heureusement pour l’allemand, son casting comporte plusieurs essais. Moteur. Ça tourne. Action. Coupez.

Alors que le PSG était allé le chercher pour la qualité de son jeu au pied, Trapp a totalement bégayé son jeu de relances et ses balbutiements face au pressing intense des barcelonais ont de suite mis son équipe en difficulté. Des pertes de balles ayant pour conséquences directes un flot de vagues barcelonaises de plus en plus fréquentes et intenses. Trapp est réduit au rôle de la blonde apeurée d’un film de zombies – mourrant au bout de 5 minutes – n’ayant que ses cris stridents, mais inoffensifs, pour effrayer ses prédateurs. Mais heureusement pour les parisiens, l’avance reste large. Tant que le Barça ne met pas ce 2ème but, il y a encore le temps de se faire plaisir en jouant pour récupérer la vedette à son hôte blaugrana.

Une mentalité trop défensive

Mais alors que l’on s’apprête à rejoindre les vestiaires sur une courte avance, la fébrilité va frapper une nouvelle fois l’ancien gardien de Francfort. Habitué à rester longtemps sur ses appuis, il tente de manière incompréhensible de plonger sur un ballon remis par Iniesta et le dévie sur la cuisse de Kurzawa qui marque contre son camp. Comme si Leonardo Di Caprio n’arrivait plus à se faire Kate Winslet dans une Ford T. Un comble.

Le dépit de Trapp après le but contre son camp de Kurzawa
Le dépit de Trapp après le but contre son camp de Kurzawa

Heureusement l’arbitre siffle l’entracte.

Alors qu’on imagine que le PSG change de canal, Trapp et les siens démarrent de la même manière qu’ils ont débuté ce match : dans leurs 30 mètres et en encaissant un but des l’entame. 3-0. Là, il ne reste plus que le héros à tuer. Le suspens est à son paroxysme. Mais El Matador vient réduire le score et tue ainsi tout l’enjeu de la rencontre. Le film de l’année accouché finalement d’une souris. Le plus gros spoiler de la décennie pense-t-on. Le Barça n’y croit plus. Luis Enrique fait même rentrer les figurants André Gomes et Sergi Roberto. Trapp respire.

Mais à force de reculer et de laisser les autres décider de son destin, c’est l’arbitre qui va décider d’offrir en l’espace de deux minutes le rôle de meilleur acteur à Neymar avec un oscar en lucarne et un penalty à contre-palme… On voit à présent le portier allemand crier sur ses partenaires comme s’il souhaitait les réveiller pour la fin du film alors que la seule chose qu’il parvient à véhiculer est la trouille qu’il a d’obtenir la récompense si humiliante de meilleur acteur dans la série “Everybody loves Raymon(tada)”.

95eme minute. Dernière action d’un match qui va basculer dans l’histoire. Un film d’horreur dont Trapp aura recopié sagement le scénario sans ajouter quoi que ce soit aux directives du scénariste catalan. Après PSG-Nancy Trapp déclarait que “le Barça peut rendre le match fou”. C’est a force de rêver du pire, que le cauchemar devient réalité.

Trapp seul au monde après l'humiliation face à Barcelone
Trapp seul au monde après l’humiliation face à Barcelone

 

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