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27 October 2017


Auparavant gardien au centre de formation du Stade Lavallois, Louis Marquet, 24 ans, s’est reconverti dans le futsal. Gardien de l’Etoile Lavalloise Futsal Club depuis 4 ans, Louis Marquet a été nommé deux fois ces deux dernières saisons pour le trophée du meilleur gardien de futsal de deuxième division. Il raconte à Main Opposée sa nouvelle vie de portier dans les petits buts.

Main Opposée : Louis, parle nous de ton parcours au poste de gardien, de tes débuts dans le football jusqu’à ton arrivée au futsal.

Louis Marquet : Petit, je jouais défenseur. Je regardais mon frère jouer gardien et c’est lui qui m’a donné envie de me mettre dans les buts quand je jouais en Débutants à l’ES Bonchamp. Le Stade Lavallois m’a recruté quand j’avais 14 ans et j’y suis resté jusqu’à mes 20 ans, je jouais en CFA 2 (National 3, ndlr). Après ça, le club de futsal de l’Etoile lavalloise m’a contacté pour que je vienne jouer avec eux, j’ai accepté.

MO : Comment et pourquoi t’es tu reconverti dans le futsal ?

LM : J’étais déçu et dégouté de mon échec au Stade Lavallois car je n’étais pas passé professionnel. L’Etoile Lavalloise m’avait contacté pendant que j’étais au Stade Lavallois puis quand j’ai été viré, alors je me suis dit pourquoi pas! L’Etoile, c’est un club qui a de l’ambition, qui se professionnalise petit à petit, on entame notre quatrième année en deuxième division alors que le club n’a que dix ans.

MO : Comment s’est passée ton arrivée dans ce sport, quelles différences t’ont marqué par rapport au football ?

 LM : Ce sont des sports assez complémentaires et complètement différents.  Ce n’est pas la même technique, pas le même jeu mais ils s’associent bien car ce sont deux façons différentes de jouer au foot, l’ambiance au futsal est très différente. J’adore ces ambiances de salle, comme au hand ou au basket. Maintenant je suis capitaine de l’équipe.

MO : Qu’est-ce que tu aimes au poste de gardien au futsal et quelles sont les plus grandes différences que tu as senties ?

LM : D’abord j’aime bien le risque, l’aspect technique du poste, j’aime bien l’idée d’affrontement avec les attaquants. C’est un poste unique, au futsal je retrouve ça énormément car j’ai beaucoup de duels en un contre un voire en deux contre un. C’est bien plus intense au futsal. Au foot, tu vas peut être toucher 3-4 ballons dans ton match, aller en ramasser un dans tes filets. Au futsal tu participes beaucoup plus et il y a plus de situations à gérer car l’adversaire a plus d’occasions, on travaille beaucoup ça. Tu relances encore plus qu’au football, d’ailleurs la première relance du gardien est super importante.

MO : Quelles sont les qualités du gardien de futsal ?

LM : Déjà il ne faut pas avoir peur du ballon car il faut souvent livrer son corps pour faire la parade, faire la croix et déployer ton corps le plus possible. Pas question de se protéger la tête ou d’avoir peur de prendre un ballon dans le nez ! Il faut aussi beaucoup travailler sa tonicité et sa vivacité, son explosivité et les appuis. Ce sont des aspects que je n’avais peut-être pas assez travaillé au football mais que j’ai beaucoup travaillé au futsal. Tu dois aussi être tonique, aller très vite au sol et avoir de très bons réflexes car les joueurs tirent souvent de près. Les réflexes, ça se travaille. Il faut aussi avoir un minimum de technique jeu au pied pour faire les relances simplement et proprement. Tu as beaucoup de relances à la main et au pied.

MO : Quelles sont les situations les plus courantes pour un gardien au futsal et comment les gères-tu ?

LM : D’abord il y a les duels et les un-contre-un. Tu essaies de faire douter l’attaquant en retardant le moment où il va tirer. Tu anticipes ce qu’il va faire, tu essaies de l’emmener dans un angle compliqué pour lui et tu restes debout jusqu’au bon moment. Si tu couches trop tôt, c’est mort. Pour les 2 contre 1 c’est pareil, en sachant qu’il faut rester debout entre les deux et essayer d’anticiper en sortant au bon moment. Les situations d’infériorité numérique en contre-attaque sont sûrement les plus compliquées pour un gardien de futsal. Il y a aussi des frappes de loin, beaucoup de joueurs sont de bons frappeurs et avec un ballon de futsal, ça part vite. Ça demande encore de bons réflexes et de bons plongeons. Comme je le disais, il faut montrer à l’attaquant que tu n’as pas peur du ballon sinon ils vont se régaler avec toi et ils te bouffent. En duel, tu fais la croix en déployant tout ton corps et pas question de te cacher. La relation attaquant-gardien au futsal, c’est un affrontement excitant.

MO : Cela te manque les sensations du poste de gardien de football comme le plongeon, la sensation de détente… ?

LM : On fait moins de plongeons vu que le but est plus petit mais on en fait quand même, on travaille ça. Après oui, la sensation d’aller chercher une belle frappe en lucarne, ça peut me manquer un peu, mais en général le football ne me manque pas du tout. Ces deux sports ont vraiment des sensations très différentes au poste de gardien.

MO : Et l’ambiance du futsal, parfois un peu électrique ?

LM : Ça m’a beaucoup plu. Le public est beaucoup plus proche dans des salles, ça fait tout de suite beaucoup de bruit quand tu as 200 à 300 personnes. C’est carrément pas mal ! 

MO : Plus qu’au football, le public le public de futsal prend souvent le gardien de l’équipe adverse pour cible et le chambre tout le match, ça peut être perturbant au bout d’un moment ?

LM : Oui mais ça fait partie du jeu du public au futsal. Le public essaie souvent de tailler le gardien adverse pour lui mettre la pression, mais si tu cèdes à ça, c’est que tu es sorti de ton match et c’est fini… ça m’est arrivé de jouer des matches où les ambiances sont assez chaudes en 2ème division. Le public est contre toi mais si tu rentres dans leur jeu, tu handicapes ton équipe. Mais oui une fois cette année je me souviens que ça ne s’est pas très bien passé avec le public lors d’un match à l’extérieur…mais il ne faut surtout pas rentrer dans ce jeu là.

MO : Quels sont les entrainements spécifiques du gardien de futsal ?

LM : D’abord il faut acquérir la technique spécifique au poste, à savoir les qualités dont on parlait tout à l’heure (tonicité, vivacité, capacité à se relever vite et enchaîner deux ou trois tirs…), puis tu les travailles comme au foot avec des gammes. On bosse beaucoup l’explosivité, les appuis pour gérer les situations de un contre un et de deux contre un en match. Nos entraînements sont très physiques.

MO : Au futsal les gardiens ne portent presque jamais de gants, pourquoi ? Cela ne cause pas quelques blessures ?

LM : C’est un choix. Moi je n’en porte pas pour avoir une meilleure adhérence avec le ballon, pour mieux le sentir, ça aide pour les relances de bien sentir le ballon dans ta main et dans tes doigts. Niveau blessures, ça m’est arrivé de me faire quelques entorses mais maintenant c’est très rare.

MO : Parle nous de ton rôle de capitaine au futsal ?

LM : C’est une fierté, ça me plaît comme rôle. Je suis assez discret dans le vestiaire, quand il faut parler j’aime mieux le faire en individuel auprès de mes coéquipiers. Après, je dois soutenir le coach pour montrer la voie à l’équipe sur le terrain niveau motivation, rebooster les joueurs quand y’a des coups de mou. Mais c’est surtout le coach (Andre Venderlei, champion d’Europe de futsal avec Action 21, club belge, en 2005) qui nous motive. Il a beaucoup de prestance, c’est quelqu’un de très rassurant, bosseur et minutieux dans le travail. Mon rôle dans le vestiaire est de l’épauler auprès des joueurs.

MO : Alors le monde du futsal est fait pour toi…

LM : Complètement! Je m’épanouis énormément depuis que je m’y suis mit alors je n’ai aucun regret. J’adore l’ambiance des matchs, j’ai bien progressé avec des gens motivés qui ont de l’ambition pour le club. J’adore l’univers du futsal et ma passion pour le poste de gardien se mélange très bien avec ce sport.

 

Main Opposée remercie Louis Marquet pour le temps qu’il nous a accordé et l’intérêt qu’il a porté à cet entretien, ainsi que le club de l’Etoile Lavalloise Futsal pour avoir mis ses locaux à notre disposition afin de le réaliser.

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