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8 May 2018


Commencer  la Coupe de France ‪le 11 novembre‬,  jour de l’anniversaire de l’armistice de la Grande Guerre, pour en disputer la finale ‪le 8 mai‬, 73 ans après l’armistice de 1945, tel est l’objectif que s’étaient fixé Matthieu Pichot et son coéquipier Esteban Sallès, gardiens de but des Herbiers au début de l’hiver dernier. Une lutte acharnée au cours de laquelle il fallu remporter de nombreuses batailles sur le territoire national.

De la région toulousaine au département de l’Oise, en passant par la région Centre-Val de Loire, la Nouvelle-Aquitaine, la Manche, l’Yonne et le Pas-de-Calais, les deux portiers, pensionnaires de National, ont tout connu et tout renversé sur leur passage pour s’offrir un dernier combat, celui du titre, face au tenant du titre et champion poids lourd de Ligue 1, le Paris-Saint-Germain.

Entrés en lice au 7e tour, privilège du statut d’équipe de National, les Herbiers entament leur quête à Balma (N3), Esteban Sallès sous les bois. Peu de suspense grâce à 3 buts inscrits avant la demi-heure de jeu et un clean sheet pour Esteban, mais l’affaire se complique dès le 8e tour face à Romorantin, pensionnaire de National 2.

Menés au score peu après l’heure de jeu malgré l’écart de niveau supposé entre les deux équipes, Les Herbiers sont dos au mur, presque éliminés, mais parviennent à trouver les ressources pour égaliser à la 84e minute, avant de s’offrir la qualification au bout du temps additionnel (90e + 5).

Esteban Sallès, gardien des Herbiers lors des 7e et 8e tour de la Coupe de France (Source : actufoot)
Esteban Sallès, gardien des Herbiers lors des 7e et 8e tour de la Coupe de France (Source : actufoot)

Un billet pour les 32e de finale validé sur l’ultime cartouche des Herbiers, Esteban Sallès et Matthieu Pichot le savent : la magie de la Coupe vient d’opérer, mais celle-ci choisit son camp si aléatoirement qu’elle manqua de leur jouer un mauvais tour à Angoulême, sur le terrain du 5e de National 3.

En ce début du mois de janvier, c’est Matthieu Pichot qui prend place sous les bois. Alors que Les Herbiers pensent avoir fait le plus dur en marquant à 4 minutes du terme de la rencontre, Matthieu Pichot n’a d’autre choix que d’aller chercher le ballon de l’égalisation dans ses filets à la … 90e + 6 ! Tout est à refaire pour le club vendéen, et c’est finalement le jeune attaquant Koutob Naoto qui, sorti du banc de touche comme un diable de sa boite, marque le but de la libération à la 115e minute. Nouvelle qualification au forceps pour le duo Sallès / Pichot qui poursuit son rêve fou de conquérir Paris.

Pour la 3e fois en 4 matchs, Les Herbiers rencontrent une équipe de National 3, et pour la 3e fois en 4 matchs, ils devront les affronter en terre hostile, à Saint-Lô. La bataille s’annonce âpre face à une équipe qui n’a connu que des qualifications aux tirs au but, mais Matthieu Pichot et ses hommes s’imposent 2 buts à 1. Rendez-vous est pris pour les 8e de finale, face à l’AJ Auxerre (Ligue 2), ce même club qui avait mis fin au parcours de Matthieu Pichot en Coupe de France quelques années auparavant à ce même stade de la compétition alors qu’il défendait les filets du club rival, le Poiré-sur-Vie.

Alors qu’on ne donne pas cher de leur peau et promet un enfer à leur portier, les vendéens sont déchaînés, Matthieu Pichot revanchard et inspiré s’offre un clean sheet, Auxerre est balayé 3-0 sur son terrain dès le début du mois de février. Cette fois c’est fait, Les Herbiers sont en quart de finale et l’heure de gloire de Matthieu Pichot va bientôt arriver.

Winston Churchill avait promis à ses hommes du sang et des larmes, la Coupe de France offre aux Herbiers et ses portiers du Sang et Or sur la pelouse de La Beaujoire où les vendéens ont établi leur nouveau camp de base. 15 tirs, 9 corners, 70% de possession, les lensois pilonnent dès l’entame le but défendu par Matthieu Pichot, mais celui-ci veille au grain et repousse les tentatives de Zoubir (9e) et Markovic (15e). 0-0 à la fin du temps réglementaire et des prolongations, Les Herbiers remettent leur sort dans les mains de leur portier pour une séance de tirs au but qui restera dans les mémoires.

Alors que tous s’agitent pour établir la liste et l’ordre des tireurs, Matthieu Pichot prend place sur le banc, enfile un casque audio et, isolé sous la parka du club, regarde une vidéo préparée par le coach des gardiens vendéens. Les habitudes des tireurs lensois ? Que nenni ! Ce court-métrage que regarde Matthieu Pichot n’est autre qu’une compilation d’arrêts de gardiens sur fond de musique épique, et c’est tel un gladiateur qu’il entame la séance fatidique.

Matthieu Pichot, gardien des Herbiers, préparent sa séance de tirs au but face à Lens (Source : BeIn)
Matthieu Pichot, gardien des Herbiers, préparent sa séance de tirs au but face à Lens (Source : BeIn)

Imperturbable malgré l’échec de son coéquipier Rocheteau lors du 2e tir, Matthieu Pichot, galvanisé par sa session vidéo, se transforme en ange et détourne tour à tour les tentatives de Diarra et Mesloub. La magie de la Coupe de France vient à nouveau de frapper. Le capitaine vendéen Sebastien Flochon n’a plus qu’à finir le travail, Les Herbiers ont souffert mais sont en demi-finale et ils le doivent en grande partie à leur portier. Du sang et des larmes, mais des larmes qui valent de l’or.

En demi-finale, c’est Chambly, autre club de National, qui se dresse sur la route de notre duo Sallès / Pichot. Troisième duel entre les deux formations qui ont remporté chacune une victoire sur le terrain de l’autre, mais cette fois c’est bien l’équipe qui reçoit qui s’impose. 12 tirs, dont seulement 2 cadrés pour les camblysiens, Matthieu Pichot passe une soirée relativement sereine et signe un troisième clean sheet d’affilée dans la compétition.

Six mois de combats et rudes batailles, le duo Esteban Sallès / Matthieu Pichot a réussi son pari. Ils seront ce soir sur la pelouse du Stade de France pour y disputer la finale de la Coupe de France face au Paris-Saint-Germain après avoir fait tomber trois équipes de National 3, une équipe de National 2, une équipe de National et deux équipes de Ligue 2.

Un parcours remarquable et remarqué des deux portiers vendéens qui s’achèvera, et ce sera le MO de la fin, quoiqu’il arrive dans la joie : celle d’un parcours exemplaire aux multiples rebondissements, un parcours à la hauteur de la magie de la Coupe de France, et qui sait si celle-ci n’opérera pas à nouveau ce soir, portant Esteban Sallès et Matthieu Pichot au-delà de leur rêve. Bravo Messieurs !

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