Blog


4 August 2020


Actuellement à la tête d’une structure ayant pour ambition de donner les moyens de progresser aux jeunes gardiens de la région lyonnaise, Daniel Jaccard revient sur une année mouvementée. Entretien.

Main Opposée : Daniel, on s’était quitté il y a un peu plus d’un an, tu étais alors le portier de MDA foot. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Daniel Jaccard : J’étais sur ma fin de carrière à Chasselay. Fin de saison, je quitte le club et j’attaque à la Duchère en tant qu’éducateur et on s’était vu pour le lancement de l’académie.

MO : Comment as-tu pris la décision d’arrêter ta carrière de joueur ? 

DJ : J’ai compris à 22-23 ans que je ne serai pas professionnel. Moi à la base, en tant que joueur, je voulais jouer en Ligue 1, faire la Champions League, aller en équipe de France, etc.. J’ai compris que mon parcours ne se dessinait pas comme ça, donc c’est la raison pour laquelle à 23-24 ans j’ai attaqué une formation d’éducateur en faisant des missions dans les clubs, en pratiquant pour le district dans le but d’anticiper la reconversion très jeune parce qu’elle arrive vite.

En plus de ça, mon cursus ne me destinait pas à devenir une grande star du football et  je savais que j’avais envie de vivre du foot après le foot. La fin de carrière de joueur, elle aurait pu se présenter à 27 ans quand j’ai quitté les filles à l’OL, à 31-32 ans quand j’ai eu des entretiens pour des postes sympas sur des centres de formation. Elle s’est présenté à 34 ans mais j’ai bien profité. Vivre 16 ans du football sous contrat, ce n’est pas donné à tout le monde.

Je sais que je fais parti des privilégiés qui ont vécu du football pendant un certain nombre d’années. Les postes dans les structures se font rares, les places sont chères donc à 34 ans, quand l’opportunité se présente sur une expérience sympa, il était peut-être temps de la saisir.

MO : Comment se passe la fin de ton aventure à Chasselay ?

DJ : Les personnes qui sont là-bas, quand tu passes 6 ans dans une structure, il y a des liens qui vont au-delà du sportif. Toutes les bonnes choses ont une fin mais cela s’est terminé tranquillement, sereinement. J’ai de bons contacts avec les personnes du club, comme dans tous les endroits où je suis passé comme joueur. 

 

334120_4330672869911_440436091_o

MO : Tu enchaînes à Lyon la Duchère par la suite, pour quel projet venais-tu ?

DJ : Laurent Rousset a pris l’équipe l’été dernier avec un projet d’une montée en Ligue 2 sur 2 saisons, et les aléas du foot font qu’il y a eu changement d’entraîneur en fin février juste avant le confinement, sachant que l’équipe était à 3 points du podium. Après, il y a changement de staff, changement d’entraîneur et puis voilà on l’accepte, ce sont les lois du foot. Avant de vivre de sa passion et de s’engager dans des missions comme ça, avant d’attaquer, il faut aussi accepter que ça puisse s’arrêter un jour. Ça c’est les règles du jeu. 

MO : Comment s’est passé cette partie de saison ?

DJ : Globalement, avec les personnes que j’entrainais, ça c’est bien passé, on parlait le même football. On a partagé beaucoup de vécu, beaucoup de petits détails qui t’amènent à être performant que ça soit sur l’aspect terrain pur et dur, mais aussi en terme de lien avec l’équipe pour être influent dans un groupe et obtenir des résultats. Le gardien titulaire resigne pour 2 saisons, ça veut bien dire qu’il a apporté satisfaction. Le numéro 3 est promu numéro 2 dans une autre formation de national 1 et le numéro 2 reste en poste. Si on fait un bilan sportif sur ma spécificité, on va dire que ça pourrait être pire.

MO : Quels sont tes diplômes ?

DJ : Certificat d’entraîneur des gardiens de but et DES (Diplôme d’Etat Supérieur), qui permet d’entraîner jusqu’en National 2.

MO : Comment as-tu vécu le confinement ?

DJ : On a été un peu obligé de s’adapter, comme tout le monde, garder du lien avec les joueurs, organiser un travail quotidien et aussi de préserver le lien même avec toute l’incertitude qui demeurait, avec des séances vidéos qui permettaient non seulement de se voir, mais aussi d’échanger.

7688_10208851447868388_834550881577493804_n

MO : Comment se porte ta structure ?

DJ : Il y a une progression constante en terme de nombre d’adhérents, pas énorme mais ça progresse, petit à petit. Les choses fonctionnent correctement et surtout, l’engagement des adhérents au sein des séances, l’assiduité, les retours de la part des éducateurs du territoire, le lien qui se crée m’ont fait dresser un constat : cette structure fonctionne. Ça donne du plaisir aux personnes qui pratiquent et ça donne du résultat, sans dire que j’en ferai tous des footballeurs professionnels. Si je disais ça, je serais un menteur. C’est les raisons pour lesquels j’ai créé ce projet-là à la base. Je savais qu’il y avait un gros manque sur ce territoire, comme dans beaucoup d’autres. Ce que j’ai appris en tant que joueur, en formation ou sur le terrain en tant qu’entraîneur gardien de but, ça pouvait permettre à beaucoup de personnes de s’épanouir encore beaucoup plus. 

MO : L’équipe avec laquelle tu travailles est la même ?

DJ : Oui, Je travaille avec 5-6 éducateurs. Il y en a bien un ou deux avec lesquels ça a varié pour des raisons souvent professionnelles, mais le socle de départ est bel et bien présent et sera encore présent l’année prochaine. Ça aussi c’est important. J’en ai eu un récemment au téléphone qui m’a dit que c’était une de ces priorités parce que cette fonction-là au sein de cette structure lui apportait beaucoup de satisfaction.

MO : Quel est l’avenir de cette structure ?

DJ : A l’heure actuelle c’est flou, mais est-ce que ça ne serait pas prendre un risque de reprendre les séances maintenant ? Je suis en train de réfléchir sur le futur proche. Une fois que les choses seront claires pour l’intégralité de nos collectivités, ça sera plus sécurisant pour tout le monde. Pour l’instant c’est très calme, il ne faut pas prendre des risques inconsidérés non plus. Pour l’instant on attend et on voit. Le besoin était réel avant le confinement, c’est pas le confinement qui va annuler ce manque.

MO : Tu as une satisfaction avec ce projet ?

DJ : C’est surtout la passion qui guide ce projet là, la passion de partager, de donner, de voir des individus qui s’épanouissent avec ce qu’on leur propose et qui on envie d’en faire plus tout le temps. J’ai rien inventé. J’organise et je donne de mon vécu. Je fais ça par passion et avec humilité. La seule chose qui m’intéresse, c’est que les personnes qui pratiquent prennent du plaisir et démontrent tout leur travail effectué avec leur club. A la fin du compte, les bénéfices sportifs c’est bien les clubs qui les ont, et c’était dans mes idées de base de toute façon.

MO : Tu as un retour des clubs du coin ?

DJ : J’ai des connaissances dans beaucoup de structures, avoir un retour des clubs c’est facile. Tous les retours que j’ai sont positifs. Là où les progrès sont les plus visibles, c’est sur les catégorie U10 à U14. Les progrès vont très vite, c’est un âge où on ancre les bonnes habitudes. Après, faut défaire les mauvaises habitudes !

– Les Pénos de MO –

 

jaccard

MO : Le gardien le plus fort que tu aies côtoyé ?

DJ : Gregory Coupet ! 

MO : Le match que tu aimerais pouvoir rejouer ?

DJ : Il y en a deux, les deux matchs de coupe de France à Gerland (contre l’OL et l’AS Monaco).

MO : Ton plus mauvais souvenir dans le foot ?

DJ : Sûrement les matchs où on s’est fait sortir par des équipes inférieures en coupe de France.

MO : Ton plus beau souvenir dans le foot ?

DJ : Le match que je fais sur le banc avec l’OL contre Manchester United.

MO : Ton idole de jeunesse ? 

DJ : Barthez 

 

Main opposée se réjouit de la récente nomination de Daniel Jaccard au poste d’entraîneur des gardiens de l’AS Saint Priest et lui souhaite le meilleur dans ce nouveau projet.


photo de couverture : 20minutes

News Feeds
Rejoins la communauté
Articles récents
Si tu souhaites recevoir du contenu exclusif, souscris à ma newsletter :
Haut de la page
Partages