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16 May 2018


Un quart de siècle. C’est le temps qui nous sépare de la 1ère coupe d’Europe soulevée par Didier Deschamps, capitaine de l’Olympique de Marseille, et la finale d’Europa League disputée ce soir par les Phocéens. 25 longues années d’attente pour un deuxième sacre continental, 25 ans de disette européenne à laquelle Steve Mandanda, Yohann Pelé et leurs coéquipiers ont bien l’intention de mettre un terme sur la pelouse du Groupama Stadium de Lyon. Face à eux, rompu aux joutes européennes et favori de cette finale, l’Atletico Madrid de Diego Simeone, entraîneur suspendu qui prendra place en tribunes ce soir, et Jan Oblak, l’un des meilleurs portiers du moment et qui attise les convoitises en prévision de la saison prochaine.

Contrairement aux Colchoneros, reversés de la Ligue des Champions, l’Olympique de Marseille a dû passer par monts et par vaux pour avoir le droit de rêver à la victoire finale dans la plus petite des Coupes d’Europe, commençant leur parcours dès le mois de juillet face à Oostende au 3e tour préliminaire. Steve Mandanda dans les buts, l’OM s’impose 4-2 au Vélodrome avant d’assurer sa qualification pour les barrages de l’autre côté de la frontière belge (0-0). Tirage au sort clément pour les hommes de Rudi Garcia et notre gardien tricolore, puisque c’est au nord-est de la capitale slovène Ljubljana, à Domzale précisément, que se jouera la qualification pour la phase de poule de l’Europa League. 1-1 au match aller, 3-0 au match retour, l’OM est qualifié et le Vieux-Port est prêt à vibrer pour cette nouvelle campagne européenne qui débute enfin. Ils ne le savent pas encore, mais celle-ci est loin d’être terminée.

Placé dans le groupe I suite au tirage au sort effectué par Henrik Larsson et Eric Abidal, les Marseillais affrontent donc le club autrichien de Salzbourg, les Portugais du SC Vitoria Guimaraes et les Turques de Konyaspor. C’est face à ces derniers que Yohann Pelé fait son entrée en scène, le 14 septembre. Remplaçant Steve Mandanda, celui que l’on surnomme l’Albatros réalise un clean-sheet et lance parfaitement ses coéquipiers dans la course à la qualification. Malheureusement, il ne pourra rééditer la même performance en Autriche 14 jours plus tard où il s’incline sur un but de Munas Dabbur à un quart d’heure du terme de la rencontre (défaite 1-0). Une victoire et une défaite, interim terminé pour Yohann Pelé qui remet le sort de l’Olympique de Marseille dans les gants de Steve Mandanda mi-octobre, alors que 4 rencontres restent à disputer dans ce groupe I, très homogène.

Yohann Pelé aura assuré un parfait intérim dans les buts marseillais en l’absence de Mandanda - source : Twitter Europa League
Yohann Pelé aura assuré un parfait intérim dans les buts marseillais en l’absence de Mandanda – source : Twitter Europa League

Face aux Portugais de Guimaraes, l’international français encaisse l’ouverture du score dès le quart d’heure de jeu.  Les Lusitaniens pensent tenir leur première victoire à l’extérieur sur le vieux continent depuis 10 matches, mais les Olympiens ont des ressources et, poussés par la ferveur bien connue du peuple marseillais, renversent le Vitoria SC pour s’imposer 2 buts à 1. Au match retour, Mandanda est à nouveau le premier à aller chercher le ballon au fond de ses filets sur un but du capitaine Paolo Hurtado. Pas de remontada cette fois, Marseille s’incline pour la deuxième fois en 4 rencontres. Difficile cependant d’en tenir rigueur aux portiers phocéens qui ont, jusqu’à présent, su tenir leur rang. La décision se fera donc lors des deux dernières journées de la phase de poules. A Konyaspor tout d’abord, où l’OM arrache le point du match nul à l’ultime seconde de la rencontre (90e +3), Wilfred Moke répondant, contre son camp, au penalty inscrit par Skubic dix minutes plus tôt et maintenant en vie les espoirs de qualifications marseillais, puis face à Salzbourg, déjà qualifié, face à qui Steve Mandanda réalisera son troisième clean-sheet de la campagne (0-0). Deuxième de son groupe face à son adversaire du soir, Marseille, Mandanda et Pelé se qualifient donc pour le tableau final de la compétition, en 16e de finale.

Comme en 2015, c’est le club portugais de Braga qui se dresse sur la route de Marseille, en quête de l’Olympe européen. Pour l’occasion, c’est Yohann Pelé qui prend place sous les bois. Deuxième match à domicile cette saison pour le natif de Brou-sur-Chantereine, deuxième clean-sheet personnel et deuxième victoire collective (3-0) pour une équipe marseillaise qui file en 8e de finale, malgré une défaite 1-0 sur la pelouse de l’Estadio Municipal de Braga. L’Athletic Bilbao et son portier Iago Herrerin, tombeurs du Spartak Moscou, les y attendent.

Comme face à Braga, c’est au Vélodrome qu’à lieu le match aller de cette confrontation, l’occasion pour Steve Mandanda de retrouver une place de titulaire sous les bois phocéens. La presse voit la marche trop haute pour les hommes de Rudi Garcia mais, invaincus à domicile en coupe d’Europe, les Marseillais imposent une nouvelle fois leur loi, malgré un penalty d’Aritz Aduriz, meilleur buteur de la compétition. Le match retour est une formalité, Payet, sur penalty, puis Ocampos trompent Iago Herrerin tandis qu’Iñaki Williams maquille le tableau d’affichage en battant Mandanda. 5-2 sur l’ensemble des rencontres, l’OM est qualifié.

Steve Mandanda s’impose dans les airs à Bilbao et l’OM file en quart-de-finale - source : goal.com
Steve Mandanda s’impose dans les airs à Bilbao et l’OM file en quart-de-finale – source : goal.com

Le 5 avril, c’est sans Mandanda, blessé, mais avec Pelé que se présentent les Marseillais sur la pelouse du RB Leipzig, 2edu dernier exercice en Bundesliga derrière le Bayern Munich. Dans ce match étriqué, c’est Gulacsi, le gardien hongrois du club allemand qui prend le dessus sur Yohann Pelé. S’imposant face à Mitroglou (9e), remerciant sa barre transversale face à Bouna Sarr (44e), il est à l’origine du tournant du match. En repoussant une nouvelle tentative de Bouna Sarr (45+1), Gulacsi permet au RB Leipzig de rester dans la course et à un ultime contre de traverser le terrain jusqu’à la surface phocéenne. Pelé n’est que peu inspiré sur la frappe de Werner qui ouvre le score d’une frappe croisée entre les jambes du portier marseillais. 1-0 à la mi-temps et dès le retour des vestiaires, c’est ce même Werner qui tente de trouver Augustin pour doubler la mise, mais Pelé s’interpose. Le tableau d’affichage reste inchangé et les Marseillais, victimes des rapides et terribles contres allemands, savent qu’il faudra cravacher pour inverser la tendance. Pelé, Mandanda et les autres sont loin de s’en douter, mais le match retour sera le tournant de la saison phocéenne.

Devant 61.882 spectateurs, Yohann Pelé s’incline dès la 2e minute mais Ilsanker, contre son camp, et Sarr trompent tour-à-tour Gulacsi (6e et 9e). Marseille doit encore marquer pour se qualifier, et le Vélodrome est en fusion lorsque le portier allemand doit à nouveau s’incliner sur un but de Thauvin, du pied droit (38e). Décidément, cette soirée européenne est complètement folle ! Les Allemands n’ont cependant pas dit leur dernier mot, et c’est l’ancien parisien Jean-Kevin Augustin qui trompe Pelé d’une frappe puissante. Peu de reproches à faire au portier marseillais, mais encore moins à Gulacsi sur cet extérieur du pied stratosphérique de Dimitri Payet qui vient se loger dans la lucarne du portier, dépité. 4 buts à 2 pour l’OM et bientôt 5 buts à 2 lorsque Sakai profite de la montée de Gulacsi sur le dernier corner allemand pour marquer dans le but vide, de 30 mètres. L’arbitre siffle la fin de la rencontre, Pelé et Mandanda peuvent exulter, Marseille est en demi-finale.

C’est bien connu, la Coupe d’Europe donne des ailes alors après RB Leipzig, c’est le Red Bull Salzbourg qu’il faudra affronter pour une place en finale. Une équipe que les Marseillais connaissent bien pour les avoir affronter en phase de poules, mais comme chacun sait, une demi-finale aller-retour est bien différente d’un mini-championnat, à commencer par la ferveur marseillaise qui est ce jour-là sans égal. Poussé par ce peuple ciel et blanc, les joueurs olympiens font la différence devant grâce à Thauvin, de la main (16e), et Njie (64e) qui trompent successivement Walke pendant que Yohann “Albatros” Pelé déploie ses ailes pour claquer magistralement en corner la tentative de Wolf (55e). 2-0 pour l’OM, l’affaire semble très bien engagée pour Marseille qui doit encore valider son billet pour la finale en terre autrichienne.

Face à Salzbourg, Yohann Pelé a deployé ses ailes pour emmener l'OM en finale de l'Europa League - source : So Foot
Face à Salzbourg, Yohann Pelé a deployé ses ailes pour emmener l’OM en finale de l’Europa League – source : SoFoot

Mandanda toujours inapte, Pelé dispute son 8e match de la compétition (sur 18, ndlr) pour un bilan de 4 victoires, 3 défaites et seulement 5 buts encaissés. Il en encaissera 2 de plus sur la pelouse de la Red Bull Arena, mais quel match du portier marseillais ! Au terme d’une première mi-temps maîtrisée, les Phocéens se retrouvent acculés sur leur but face aux coups de boutoirs autrichiens et Haidara finit par trouver l’ouverture en trompant un Yohann Pelé pris et surpris dans sa propre anticipation (53e). La pression ne cesse d’augmenter et Bouna Sarr, contre son camp, remet les deux équipes à égalité (65e) et offre aux Salzbourgeois la perspective d’une prolongation, mais ces derniers ne s’en contentent pas et Yohann Pelé sauve une première fois la maison phocéenne de l’élimination en repoussant la frappe pied gauche d’Hee-chan Hwang (71e). Prolongation. Les jambes pèsent lourd côté marseillais et on pense qu’ils vont finalement craquer lorsque Caleta-Car surgit pour placer une tête puissante, mais Yohann Pelé, encore lui, surgit pour empêcher ce ballon de franchir la ligne d’une manchette exceptionnelle. Gordon Banks avait arrêté un but du roi Pelé en 1970, Pelé aura arrêté un but de Caleta-Car en 2018. Le tournant du match, car alors qu’on se dirige vers la fatidique séance des tirs au but, Marseille obtient (généreusement) un dernier corner. Il n’en fallait pas plus à Rolando pour propulser le ballon de son capitaine Payet au fond des filets de Walke, impuissant. Quelques minutes plus tard, le banc phocéeen explose : Marseille est en finale de l’Europa League !

Dix mois de compétition, 18 rencontres à travers le vieux continent, 2 gardiens d’exception, voilà ce qu’il aura fallu à l’Olympique de Marseille pour disputer une nouvelle finale de coupe d’Europe, 25 ans après celle remportée face au Milan AC que Fabien Barthez avait écœuré durant toute la rencontre, multipliant les parades et arrêts. Ce soir, c’est Steve Mandanda, remis de sa blessure, qui gardera la cage phocéenne. Face à l’Atletico Madrid de Jan Oblak et son armada offensive, il lui faudra imiter son glorieux aîné, ou son illustre coéquipier, pour repousser les assauts madrilènes et soulever le précieux trophée tant convoité, mais comme le dit si bien Rudi Garcia, et ce sera le MO de la fin, une chose est certaine : Marseille peut dormir sur sa bonne oreille, l’OM a deux grands gardiens.

Photo de couverture : football365.fr

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