CHAMPIONS LEAGUE – PSG VS INTER MILAN : GIANLUIGI DONNARUMMA VS YANN SOMMER (FINALE )Main Opposee

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1 June 2025


Analyse réalisée par Thierry Barnerat, expert goalkeeper & vidéo-analyste personnel de Thibaut Courtois.

Après huit mois de compétition aux quatre coins de l’Europe, la Ligue des Champions nouvelle édition connaissait enfin son dénouement ce samedi soir sur la pelouse de la Munich Football Arena dans un match opposant le Paris Saint Germain, finaliste malheureux en 2020, et l’Inter Milan, vainqueur à trois reprises de la compétition (1964, 1965 & 2010) et finaliste malheureux en 2023, tout comme en 1967 et 1972.

LE PARCOURS DES FINALISTES

Si les joueurs parisiens ont dû passer par les barrages après une première phase tortueuse (15e), ils n’ont fait qu’une bouchée  du valeureux et surprenant Stade Brestois (3-0, 7-0), avant d’éliminer successivement Liverpool (0-1, 1-0, 4 tab à 1), Aston Villa (3-1, 2-3) et Arsenal (1-0, 2-1) pour prétendre au Graal européen.

De son côté, l’Inter Milan, 4e à l’issue de la première phase et par conséquent dispensé de barrages, a écarté le Feyenoord Rotterdam en huitième de finale (2-0, 2-1), le Bayern Munich en quart (2-1, 2-2) et le FC Barcelone en demi-finale dans une confrontation spectaculaire (3-3 à l’aller, 4-3 au retour après prolongation).

LES GARDIENS

Si les deux équipes méritaient amplement leur place en finale, elles le devaient en (grande) partie à leurs derniers remparts. Deux gardiens admirables et décisifs tout au long de la compétition, mais deux gardiens aux profils bien différents.

Dans les buts parisiens, Gianluigi Donnarumma, 1m96. Auteur d’une magnifique performance à Anfield ponctuée d’une séance de tirs au but exceptionnelle avec deux arrêts sur les trois tentatives liverpuldiennes, l’italien de 26 ans a permis au PSG d’éviter la désillusion d’une remontada face à Aston Villa avant d’offrir une nouvelle démonstration face aux Gunners en demi-finale. Un des artisans du parcours parisien, assurément.

À l’autre bout du terrain, Yann Sommer, 1m83. Contraint à être en permanence dans l’excellence de par sa petite taille, il a brillé dans les buts interistes tout au long de la compétition. Doté d’un jeu au pied qui en ferait presque oublier s’il est droitier ou gaucher, le natif de Morges a écœuré Yamal et consorts en demi-finale en multipliant les arrêts décisifs, glanant au passage le titre d’homme du match.

Point commun entre les deux protagonistes, un certain Gianluca Spinelli, entraîneur des gardiens de l’Inter Milan. En effet, il occupait précédemment cette même fonction au Paris Saint Germain après avoir fait partie du staff de l’équipe nationale italienne, faisant débuter Donnarumma dans les buts de la Squadra Azzura. Un match forcément particulier pour le milanais de par l’affection qu’il porte aux deux gardiens de cette finale.

LE MATCH

Le Paris Saint Germain est champion d’Europe pour la première fois de son histoire, et de quelle manière !! Dominateurs de bout en bout dans tous les compartiments du jeu, les hommes de Luis Enrique n’ont même pas laissé les miettes aux interistes en s’imposant 5 buts à 0 – plus grand écart jamais réalisé dans une finale de coupe d’Europe – grâce à des buts d’Hakimi (12e), Doué (20e, 65e), Kvaratskhelia (74e) et Mayulu (87e).

Côté gardiens, Donnarumma n’a quasiment rien eu à se mettre sous la dent tandis que Sommer, qui a spéculé sur le 3e but parisien, n’a jamais eu l’occasion de se montrer décisif. Analyse.

DONNARUMMA, SEREIN

I- JEU DÉFENSIF
  • DÉFENSE DU BUT

Décisif : 1 fois / Responsable : 0 fois

66e min. : Ballon dévié qui vient mourir dans les gants de Donnarumma.

75e min. : Sur une frappe de Thuram, à 12m, Donnarumma, grâce à ses mains très proches du sol, réalise un plongeon sur sa gauche pour dévier le ballon. Décisif.

81e min. : Frappe de 30m de Zalewski, trop axée pour inquiéter Donnarumma.

  • DÉFENSE DE L’ESPACE

Décisif : 1 fois / Responsable : 0 fois

28e min. : Ballon en profondeur à 25m sur son côté droit, facile à anticiper pour Donnarumma.

29e min. : Donnarumma se saisit aisément du ballon en plongeant, son défenseur fermant la course de l’attaquant.

53e min. : Coup franc à 30m côté gauche sur lequel Donnarumma sort à tort car le ballon manque de hauteur, mais Marquinhos intervient de la tête et dévie le ballon en corner.

54e min. : Donnarumma dévie le ballon du poing sur un corner frappé rentrant. Décisif.

59e min. : Donnarumma s’empare du cuir sans difficulté sur un ballon dévié.

77e min. : Corner frappé rentrant très proche de Donnarumma, ce qui lui permet de se saisir du ballon aisément.

II- JEU OFFENSIF

Comme face à Arsenal, pas de jeu de possession en zone 1 pour éviter toute pression. Gianluigi Donnarumma s’est donc contenté de jouer long.

SOMMER, IMPUISSANT

I- JEU DÉFENSIF
  • DÉFENSE DU BUT

Décisif : 0 fois / Responsable : 0 fois

10e min. : Frappe de Doué directement sur Sommer. Sans difficulté.

11e min. : Frappe de Dembélé, directement sur Sommer. Sans difficulté.

12e min. : BUT POUR LE PSG (1-0). À l’entrée de la surface, Vitinha glisse le ballon dans le dos des défenseurs à Doué qui donne le ballon à Hakimi, seul au 6m pour mettre le ballon au fond des filets. Sommer ne peut intervenir ni sur la passe du jeune français, ni sur la reprise du défenseur parisien. 

20e min. : BUT POUR LE PSG (2-0). Frappe de Doué, à 13m, déviée par Di Marco ce qui empêche Sommer d’être décisif. 

26e min. : Frappe de Ruiz, trop axée pour inquiéter Sommer.

65e min. : BUT POUR LE PSG (3-0).
À 14m, Doué fixe Sommer et frappe premier poteau. Le gardien interiste avait esquissé un appui pour réaliser une parade au second poteau.

74e min. : BUT POUR LE PSG (4-0).
Kvaratskhelia se présente en un contre un et bat Sommer, impuissant et mettant en évidence son manque de maîtrise de la technique de la croix.

87e min. : BUT POUR LE PSG (5-0). Après un une-deux avec Barcola, Mayulu, à 6m, condamne Sommer d’une frappe puissante avec l’aide du poteau.

  • DÉFENSE DE L’ESPACE

Décisif : 0 fois / Responsable : 0 fois

Rien à signaler dans ce domaine. 

II- JEU OFFENSIF

Mis constamment sous pression par les attaquants parisiens, Yann Sommer a eu un déchet inhabituel sur les relances à plus de 30m, perdant 5 ballons rien qu’en première mi-temps ! Cependant, il a agit en véritable joueur de champ en se situant régulièrement entre ses deux défenseurs centraux, occupant un rôle semblable à celui de Pacho côté PSG.

BILAN

“Le joueur donne la vie au ballon, nous c’est le ballon qui nous donne vie.” Une illustration parfaite du match des deux gardiens tant le jeu et le déroulé de cette finale ne leur ont quasiment jamais donné l’occasion d’être décisifs, eux qui avaient été des protagonistes de premier plan dans le parcours de leurs équipes respectives lors des tours précédents. Le jeu en a tout simplement décidé autrement.

Ainsi, Donnarumma, qui a joué plus bas derrière son bloc qu’à l’accoutumée (à 16m lorsque le ballon était à 65m et plus de son but) s’est évité tout stress en cas de transition rapide des interistes et n’a que peu vu le cuir, se montrant néanmoins décisif à deux reprises, une fois dans la défense de son but et une fois dans la défense de l’espace. À 26 ans, il soulève pour la première fois de sa carrière la Coupe aux grandes oreilles. Une récompense méritée après les nombreuses critiques essuyées lors de ses premières années au PSG, balayées par son indéniable protagonisme lors des tours précédents.

À l’autre bout du terrain, Yann Sommer a subi les vagues parisiennes les unes après les autres et dû récupérer le ballon par cinq fois au fond de ses filets sans jamais pouvoir se montrer décisif. Une cruelle réalité du monde des portiers qui l’a heurté de plein fouet sur le pelouse munichoise, lui qui a par ailleurs spéculé sur le troisième but du PSG. Une soirée compliquée puisqu’il n’a pas non plus pu contribuer au jeu offensif de son équipe comme il en a l’habitude, manquant de solutions et constamment pressé par un Dembélé déchaîné qui ne l’a jamais laissé respirer, mais une soirée qui n’enlève rien à la qualité de ses prestations tout au long de la saison et sa magnifique carrière.

Thierry Barnerat, vidéo analyste de Thibaut Courtois, sera sur Main Opposée pendant toute la durée de l’Euro

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