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11 August 2022


Deux mois et demi après leur victoire en Ligue des Champions face à Liverpool (1-0), les hommes de Carlo Ancelotti retrouvaient le rectangle vert à Helsinki pour la finale de la SuperCoupe d’Europe. Thibaut Courtois, dont les performances d’anthologie tout au long de la compétition ont permis au Real Madrid de soulever une quatorzième Coupe aux Grandes Oreilles et filer des cauchemars à tous les attaquants du Vieux Continent, retrouvait quant à lui ses filets avec un objectif clairement défini : ajouter une ligne à son palmarès, prouver que ses exploits de la saison dernière ne devaient rien au hasard et annoncer la couleur pour cette saison.

Pour l’Eintracht Francfort, vainqueur de l’Europa League au mois de mai grâce à un Kevin Trapp décisif face au Glasgow Rangers (1-1 après prolongation, 5-4 aux tirs au but), la tâche s’annonçait ardue face à la Maison Blanche espagnole. Laminés à domicile par le Bayern Munich en ouverture de la Bundesliga (1-6), peu étaient ceux qui voyaient les Allemands s’imposer mais comme chacun sait, un match de football n’est jamais joué d’avance. Le piège était donc tendu, prêt à se refermer sur l’ogre madrilène mais une fois de plus, SuperCourtois est passé par là.

Le taulier est déjà prêt 

Les joueurs allemands décomplexés, le début de match est enlevé et Courtois est tout d’abord sollicité sur une frappe à ras de terre de Lindström, hors-jeu. Un arrêt qui compte pour du beurre mais qui annonce déjà la couleur : Girafa est bien là et, position licite ou non, il ne laissera passer aucun ballon. Une mise en jambe suivie deux minutes plus tard d’un face-à-face avec le Japonais Kamada qui, du gauche et légèrement excentré, voit le portier belge du Real lire son intention à la perfection pour se coucher vite au sol et repousser sa frappe croisée. Début du cauchemar allemand au soleil couchant sur la pelouse d’Helsinki. Dix minutes plus tard, c’est Knauff, côté droit, qui voit son centre fort à ras de terre repoussé par Courtois. Les joueurs d’Oliver Glasner l’ont bien compris : même après ses congés d’été, Thibaut Courtois reste le taulier.

À l’autre bout du terrain, Kevin Trapp tente de soutenir la comparaison. Sauvé dans un premier temps par Tuta sur sa ligne sur une frappe de Vinicius merveilleusement décalé par Karim Benzema peu après le quart d’heure de jeu, il s’impose brillamment sur une nouvelle frappe de l’attaquant brésilien du Real, déviant le ballon en corner (36e). Un arrêt malheureusement gâché sur le coup de pied de coin qui suit, l’ancien portier du PSG désertant à tort son but sur une remise de la tête de Casemiro, offrant ainsi à Alaba tout le loisir de glisser le ballon au fond des filets. Le plus dur est alors fait pour les coéquipiers de Courtois, et Trapp peut remercier le ciel quelques minutes plus tard lorsque Karim Benzema manque le cadre à la suite d’un enchaînement qui aurait mérité meilleur sort.

1-0 à la mi-temps, les saucisses ne sont pas encore cuites pour le vainqueur de l’Europa League, mais on ne donne déjà plus cher de sa peau tant le Real Madrid semble maîtriser la rencontre, et Courtois les quelques opportunités du club d’outre-Rhin.

Quand on n’a pas besoin des mains, on a des pieds

L’entracte passé, les joueurs de l’Eintracht repartent tant bien que mal à l’assaut du but de Courtois mais se heurtent à sa garde rapprochée, Militão (48e, 57e et 74e) puis Casemiro (51e, 63e, 80e et 89e) empêchant les Allemands d’inquiéter le natif de Brée. Dans le même temps, Kevin Trapp intervient du pied sur une frappe de Vinicius (55e), préservant encore quelques minutes le suspense et les espoirs allemands. Car le Real en veut plus, bien décidé a enfoncer le clou pour ne pas risquer d’être rejoint et s’assurer d’une 5e victoire en SuperCoupe d’Europe, la deuxième de Courtois qui, moins sollicité sous les bois, s’amuse aux pieds, offrant un véritable récital pour compléter sa partition.

Les Merengues maîtrisent leur sujet et Trapp est alors tout heureux d’entendre sa barre transversale repousser la frappe du gauche de Casemiro, plein axe, à quelques encablures de la surface. Un avertissement sans frais avant que Karim Benzema ne sonne le glas des espoirs francfortois quelques instants plus tard d’une frappe sans contrôle des 16m, envoyant définitivement Kevin et les siens à la trappe.

Si l’intervention du portier allemand peut laisser à désirer, il est surtout bon de souligner la passivité absolue de la défense de l’Eintracht sur cette action. L’attaquant français, meilleur buteur de la Ligue des Champions la saison passée aurait presque pu boire un café avant de frapper tant il était esseulé ! Pas un joueur à moins de 3 mètres du favori pour l’obtention du Ballon d’Or au mois d’octobre. Tout simplement hallucinant ! Face aux gardes du corps de Thibaut Courtois, la comparaison est loin d’être flatteuse pour l’arrière-garde allemande et cette fois, la messe est dite.

Quand Thibaut va, tout va

Comme souvent par le passé, Courtois aura fait le nécessaire pour préserver le score en début de match avant que le Real ne pose sa patte sur la rencontre. Comme souvent par le passé, il aura joué un rôle clé dans l’obtention d’un titre majeur pour le Real. Comme souvent par le passé, il aura banalisé l’excellence tant sous les bois qu’à la relance, domaine dans lequel sa progression depuis deux saisons frise l’insolence. Pied droit, pied gauche, jeu court, jeu long, création de lignes de passes pour se dégager de la pression, il est clairement un onzième joueur de champ lorsque son équipe est en possession du ballon.

Si Benzema a toutes les chances de remporter le Ballon d’Or, il faudrait être fou pour ne pas attribuer le Trophée Yachine à Courtois, lui qui enchaîne les prestations sans fausse note et les trophées depuis plus d’un an. Est-ce dû à l’apport de KeepExpert et Thierry Barnerat dans sa préparation ? Thibaut l’affirme et en convaincrait même Saint Thomas. Nul doute en tout cas que Courtois continuera à donner des maux de tête aux attaquants du Vieux Continent, à répartir le “seum” que bon nombre lui attribuaient, tout en régalant les amoureux du poste de portier. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, force est de constater, et ce sera le MO de la fin, que Thibaut Courtois est bel et bien le roi.

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photo de couverture : Facebook de Thibaut Courtois

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