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4 October 2022


Il était le doyen des joueurs internationaux français. François Remetter s’en est allé rejoindre ces glorieux aînés et confrères ce dimanche 2 octobre 2022, deux mois à peine après son 94e anniversaire. Il était l’un des trois gardiens préférés de Lev Yachine lui qui aimait citer le natif de Strasbourg aux côtés de Gyula Grosics et Lorenzo Buffon, grand-oncle d’un certain Gianluigi. Excusez du peu !

Formé à Strasbourg, il débute comme attaquant dans les équipes de jeunes avant de se reconvertir dernier rempart, gagnant ainsi le surnom de “fou génial”. Il défend alors les filets alsaciens jusqu’en 1949, puis entre 1960 et 1964, remportant la Coupe de la Ligue 1964 aux dépens du FC Rouen sur le score de 2 à 0. Dans l’intervalle, François Remetter portera également les couleurs du CS Le Thillot, de Metz, Sochaux, Bordeaux, Grenoble et Limoges.

Champion du monde en 1949 avec l’équipe de France Militaire (victoire 3-1 face à la Turquie), il connaît sa première sélection avec l’équipe de France A en Suède, le 11 juin 1953. Défaite 1-0 des hommes de Gaston Barreau malgré un certain Raymond Kopa dans les rangs tricolores, mais Remetter remettra le couvert chez les Bleus à 25 reprises pour un bilan de 15 victoires, 4 matchs nuls et 7 défaites, faisant de lui une des grandes figures du football tricolore lors des années 50 à un poste où il est alors souvent difficile de s’inscrire dans la continuité.

Invité surprise de la Coupe du Monde 1954 suite au forfait de René Vignal victime d’une fracture du bras, Remetter dispute deux rencontres sur le sol Suisse, face à la Yougoslavie (défaite 1-0) et au Mexique (victoire 3-2), mais les Bleus ne franchissent pas l’écueil du premier tour, laissant Auriverdes Brésiliens et Slaves du sud poursuivre leurs parcours. A nouveau titulaire lors de la Coupe du Monde 1958 en Suède, compétition durant laquelle l’équipe de France s’octroiera la 3e place grâce notamment aux 13 buts de Just Fontaine, le portier français joue face au Paraguay (victoire 7-3) et face à la Yougoslavie (défaite 1-0) avant de céder sa place à Claude Abbes, autre légende du poste, pour la suite de la compétition.

Reconverti au sein de la célèbre marque allemande aux trois bandes, François Remetter en sera le représentant auprès des Bleus entre 1972 et 2011. Sur le terrain comme dans la vie, la maxime de Remetter aurait pu être “ne rien laisser passer”. Gardien des valeurs après avoir été gardien de but, il refuse notamment de céder au chantage des joueurs français alors en plein mondial argentin (1978), ces derniers souhaitant voir leur prime individuelle passée de 5000 à 7500 francs. Peine perdue, porter le maillot frappé du coq vaut déjà tout l’or du monde.

37e gardien de la grande histoire de l’équipe de France, François Remetter est donc parti rejoindre le Paradis Bleu où l’y attend une place de choix : celle réservée aux légendes qui ont marqué l’histoire de leur sport et dont le nom ne meurt jamais dans la mémoire collective. Quant au titre honorifique de doyen des Bleus, il est entre de bonnes mains : celles d’un autre gardien, Dominique Colonna, 94 ans et présent lui aussi au mondial suédois de 1958.

A sa famille, à ses proches et amis, aux clubs qu’il a marqué de son empreinte, toute la rédaction de Main Opposée adresse ses plus sincères condoléances. Reposez en paix Monsieur Remetter.


photo de couverture : France Bleu

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