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19 July 2017


Interrogé par la magazine France Football, l’ancien capitaine emblématique du FC Nantes s’est livré sur sa nouvelle carrière d’entraîneur qu’il débute à Lorient. Passé notamment par le Paris SG, Lille et Bastia, Mickaël Landreau (38 ans) y exprime également son attachement pour son nouveau club.

Ses objectifs à Lorient
“Il y a ici une identité, une histoire et une forte connotation Chrisian Gourcuff. Je dois en tenir compte. Mais, dans le situation que vient de vivre le club, l’essentiel est déjà de redonner de la vie, du plaisir et du mouvement, de recréer une dynamique et d’y ajouter une dimension spectaculaire. Les gens doivent retrouver l’envie de retourner au stade […]. J’ai eu la chance de débuter à Nantes et d’y partager certaines valeurs, aussi bien dans la connaissance du jeu qu’humainement. J’ai pu me passionner pour cette langue commune et cette réflexion qui nous animait à chaque instant […]. J”étais dans ce questionnement permanent : comment jouer les uns par rapport aux autres ? Comment mettre mon partenaire dans les meilleures conditions ? Quel schéma utiliser pour le rendre plus efficace ? Comment me servir de ses qualités ? Comment compenser ses défauts ?”

Ses liens avec le poste de gardien de but et les enseignements de sa carrière
“Le collectif m’a toujours plus attiré que le poste en lui-même. Je ne dirais pas que j’ai fait gardien par défaut, mais… Dès que je pouvais être sur le terrain, courir avec tout le monde et me retrouver au coeur du groupe, je n’hésitais donc pas une seconde. Mais ensuite, une fois parti de Nantes, je n’ai cessé de m’enrichir […]. J’ai pu côtoyer des entraîneur qui m’ont fait passer plein de choses […]. Il faut s’imprégner et se servir de tout, mais si tu veux transmettre, tu dois d’abord être dans tes sensations et tes sensibilités. Ça tombe bien ; je suis à la fois un buvard, qui aime tout prendre, et quelqu’un qui a toujours fonctionné selon ses intuitions. J’ai des ondes… A moi de bien faire le tri, d’avoir la bonne analyse et de voir les possibilités que m’offrent ce groupe pour sortir la bonne couleur. Car tu as beau avoir des idées sur le jeu, tu as aussi un club, un groupe, un mode de gestion et tu ne peux pas faire n’importe quoi. Surtout lorsque tu n’as pas 15 années d’entraîneur derrière toi.”

Son expérience au Paris FC
“Les 7 mois passés comme adjoint du Paris FC, la saison dernière, ont été une expérience hyper riche. J’ai pu faire des entraînements et apporter des petits détails en faisant attention à ne jamais me mettre en porte-à-faux par rapport à Réginald Ray, le numéro 1. Il m’a fallu aussi trouver ma place par rapport aux joueurs ou à Pierre Dréossi, le manager général. C’est comme ça, je fais peur…(Rires) C’est pourquoi je n’ai voulu ni contrat, ni salaire, ni prime de match. Pareil lorsque j’ai fait mon stage d’observation pour mon diplôme à Olympiakos, qu’entraînait Paulo Bento : hyper intéressant. Il y a vraiment des trucs à prendre dans l’école portugaise. J’adore aussi regarder les confs d’entraîneurs. Là , je me dis: “Il s’est fait piéger”. Ou bien: “Là, il a été bon. Pas sûr que j’aurais été capable de répondre ça”. Mais ça peut être aussi une simple posture, une réaction selon tel type de situation. Je suis curieux de tout et tout est passage de messages.”

Les premiers changements opérés chez les Merlus
“J’ai décidé déjà de ne pas partir en stage, mais plutôt d’utiliser nos installations. 1.Ça économisait de l’argent. 2.Comme on était trop nombreux, partir aurait été plus compliqué. L’idée, c’est de faire des journées pleines ici, au centre d’entraînement : autrement dit, petit déjeuner et déjeuner en commun obligatoires. On mange ensemble, on travaille ensemble, on passe du temps ensemble […] J’ai aussi changé plein de petites choses en interne, fait modifier les vestiaires et le bureau du staff, réorganiser la salle de musculation en fonction du travail qu’on voulait faire avec le préparateur. Quand la femme de ménage est venue me voir au bout de 15 jours et m’a dit: “Je ne vous connais pas, mais j’ai le droit de vous remercier. Parce que les vestiaires sont propres et qu’avant…”, je lui ai répondu: “C’est normal: on fonctionne ici tous ensemble”. A mes yeux, il est primordial d’instaurer d’entrée cette forme-là de respect et ce type de rapports, normaux. On est dans la vraie vie.”

Ses premières sensations au FCL
“Depuis un mois, je vis, je dors, je respire, je pense Lorient, et j’adore ça. Depuis que j’ai été nommé, je n’ai plus jamais eu besoin de réveil. Tous les matins, j’arrive, et c’est parti. Comment dois-je communiquer avec les joueurs ? Que faut-il anticiper ? Pourquoi ? Je suis à fond dans le coeur du métier. Évidemment, la qualité de vie n’a rien à voir avec celle que l’on a quand on est joueur, et mes journées sont très chargées. Surtout en ce moment. Mais j’ai envie de cette vie-là, et je croque chaque instant […] On bosse tranquillement, on met en place, on joue des matchs amicaux, on avance, on recule, on regarde, on corrige, on ne prépare pas le court terme, mais la compétition va vite me rattraper oui. L’important est de toujours bien garder ça en tête : le résultat n’est que la conséquence. Je resterai donc en accord avec moi-même. Après, ça reste pareil, il faut savoir interpréter et optimiser chaque situation.”

Photo de couverture : FC Lorient

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